L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou risque d'être soumise, à la rentrée de 2010/2011, à des perturbations dans son fonctionnement pédagogique et social. Les indicateurs qui ont été communiqués par les responsables de l'UMMTO lors de l'examen du secteur de l'enseignement supérieur à l'Assemblée populaire de wilaya (APW), ne sont pas « reluisants » de l'avis même du recteur et des vice-recteurs qui ont présenté des communications sur divers volets de la vie universitaire. Cette prévision est établie à la lumière de l'état des lieux des projets du secteur, du nombre de nouveaux inscrits qui a doublé cette année en enregistrant 9950 inscrits contre 5795 l'an dernier, ainsi que d'autres paramètres comme le basculement total de l'enseignement vers le système licence, master et doctorat (LMD). D'autres contrariétés susceptibles d'embarrasser le bon fonctionnement des enseignements : le manque d'encadrement pédagogique et les retards dans les soutenances des thèses de fin de cycles (doctorat et magister) et sur le plan infrastructurel, le piétinement des travaux sur le chantier du pôle universitaire de Tamda. Les responsables estiment qu'il n'y aura pas de problèmes majeurs sur le plan infrastructurel, mais émettent toutefois des réserves. « Etant donné l'affectation importante d'effectifs sur le site de Tamda, le bon fonctionnement des enseignements sur ce site reste tributaire de la réception des deux nouvelles résidences de 3500 lits (filles et garçons) », déclare-t-il, affirmant que « les œuvres universitaires ne peuvent faire face, en matière de transport, à l'intense mobilité des étudiants entre les campus et les résidences, d'où la nécessité de maintenir le rythme soutenu aux travaux de réalisation des deux infrastructures ». Sur ce volet, l'on enregistre un déficit en hébergement de 2150 lits alors que la demande globale est estimée à 6650 lits, puisque 4500 lits seulement seront libérés. Là aussi, le responsable insiste à l'adresse des directeurs de la DLEP et de la DUC qu'« à ce niveau, les travaux doivent être accélérés pour résorber les retards enregistrés ». Par ailleurs, avec 18 unités de restauration d'une capacité globale de 10 800 places (100 000 repas), c'est le côté qui en souffre le moins. Seulement, les responsables mettent l'accent sur la redynamisation du chantier du restaurant Hasnaoua (3) et la réception d'une unité à Tamda. Sur le chapitre de l'encadrement, l'université prévoit le recrutement dans 146 postes qui viendront renforcer les 1613 postes permanents existants. Cette offre de recrutement améliorera sensiblement, selon les responsables, le taux d'encadrement pour passer à un enseignant pour 27 étudiants ce qui est loin de la norme universelle qui est de un enseignant pour 15 étudiants. A cet effet, le manque à gagner est de 1341 enseignants permanents qui sera comblé par le recoure à la vacation. Sans s'étaler sur le volet formation et les actions de partenariat, le programme algéro-français (BAF), par exemple peine à avancer. En dix années, seulement 16 thèses ont été soutenues sur les 50 bourses, alors que 20 sont toujours suspendues. Aussi, et depuis 2002 à ce jour, l'université n'a enregistré que 174 soutenances dans les différentes post-graduations, dont 1 seul doctorat d'Etat pour 2009/2010, 24 en doctorat et 139 en magister. Par ailleurs, au rythme où va la formation des enseignants on ne peut prétendre à un encadrement quantitatif ni qualitatif lorsqu'on pallie le déficit en encadrement par les vacataires.