Il y a six ans, le 22 juin 2014, disparaissait prématurément le chanteur Abdelkader Bouhi à l'âge de 57 ans des suites d'une longue maladie. Le nom de cet auteur compositeur et interprète élégant et raffiné reste, encore aujourd'hui, profondément attaché à celui de sa ville, Vgayeth, car cette belle cité millénaire, connue pour son amour des arts en général, a été sa muse et sa source d'inspiration. Il a d'ailleurs été l'un des chanteurs les plus emblématiques de la ville tout autant que Cheikh Saddek Abjaoui ou Djamel Allam. Son timbre de voix très particulier a très tôt attiré l'attention des amateurs de musiques séduits par sa chaleur et son velouté. Né le 8 mai 1957, à Béjaïa, Abdelkader Bouhi va baigner dans un univers musical propre à cette ville de mélomanes qui a son conservatoire et ses pépinières d'artistes en herbe. De tout temps, Béjaïa a été une école de musique où l'on apprend le solfège, le malouf, le chaâbi et des musiques plus modernes comme le rock, le blues ou le jazz. Abdelkader va se faire patiemment ses gammes avant de monter un premier groupe appelé «Athmathen» en 1980 dans le sillage du mouvement berbère, avant le titre bien connu Avehri n Cetwa. S'inspirant de Dahmane El Harrachi, Slimane Azem... Un premier album de six titres est produit à Paris chez Saadaoui Salah puis un deuxième album. Après quoi Abdelkader décide de mener sa propre barque en solitaire en sortant un premier album solo intitulé Andalats, Andalats, dont le titre phare est un tube indémodable jusqu'au jour d'aujourd'hui. S'inspirant de Dahmane El Harrachi, Slimane Azem, Youcef Abjaoui, Hachemi Guerrouabi et tant d'autres ténors du chaâbi, son style, proche de celui de Kamel Messaoudi, est un mélange de chaâbi, de musique moderne et de flamenco. Tout au long de sa carrière il produira une douzaine d'albums et un florilège de tubes tels que Vgayeth a thamurthiw, Sser n tebjawiyin, Ahchaychi, Akwessigh ayamezian et tant d'autres. Pour cette journée du souvenir, un hommage a été rendu à l'artiste disparu par la direction de la culture de la wilaya qui a programmé le dépôt d'une gerbe de fleurs sur sa tombe sise au cimetière de Sidi Ahmed Amoqrane ainsi que des témoignages et des prises de paroles de ses compagnons, membres de sa famille, amis et artistes qui l'ont côtoyé. Six ans après sa disparition, Abdelkader Bouhi reste présent par sa voix et son œuvre et continue d'inspirer tous ceux aiment ses chansons.