Les Sociétés sportives par actions (SSPA), confrontées à une grave crise financière, conséquence directe de l'absence d'une vraie politique managériale, d'une stratégie salariale aux antipodes des standards qui encadrent l'activité des clubs professionnels dignes de ce nom, sentent leur existence de plus en plus menacée. Elles se tournent, fort logiquement, vers l'habituelle mamelle nourricière, à savoir les pouvoirs publics. Le professionnalisme à l'algérienne était condamné à sa naissance. Il a été une simple excroissance du football amateur, sans balises ni règles. Rapidement, il a tourné au cauchemar et à la fuite en avant. Les SSPA se sont engouffrées dans une voie sans issue et ont irrémédiablement condamné le modèle mis en place il y a une décade. Résultat des courses, les clubs pros ont vécu au-dessus de leurs moyens avec un train de vie absolument incroyable. La politique salariale a plombé leur avenir. Aujourd'hui, ils croient encore qu'ils ont une chance de survivre et de sauver le modèle grâce à la contribution généreuse des pouvoirs publics qui, pensent-ils, vont une fois de plus délier les cordons de la bourse pour un football professionnel sans avenir. Le financement des SSPA va de nouveau revenir avec insistance dans les revendications des clubs littéralement asphyxiés financièrement. Lors de la réunion LFP-clubs pros de l'Est du pays, tenue mercredi dernier à Constantine, des représentants de clubs ont évoqué un point sensible et très important, à savoir la participation financière de Sonatrach dans plusieurs clubs. Des dirigeants de club n'ont eu cesse, ces dernières années, de poser ce problème. Malheureusement, les parties concernées sont restées sourdes à cette légitime revendication. Mieux encore, il existe une forme d'omerta sur cette question (la participation de Sonatrach dans le financement de quelques clubs). Un article des statuts de la FAF (17.3 des statuts d'avril 2018) précise : «Dans tous les cas, aucune personne physique ou morale ne doit gérer plus d'un club à la fois.» Le strict minimum que les statuts de la FAF consacrent à ce sujet hyper-important. Le même sujet est évoqué dans l'article 20 des statuts de la FIFA (statut des clubs et autres regroupements de clubs) qui énonce à l'alinéa 2 de l'article indiqué : «Chaque association membre doit s'assurer statutairement que les clubs qui lui sont affiliés sont aptes à prendre toutes les décisions qu'implique leur affiliation à sa structure indépendamment de tout organe externe. Cette obligation est valable quelle que soit la forme juridique du club affilié. En outre, l'association membre doit s'assurer qu'aucune personne physique ou morale (holding et filiales comprises) ne contrôle de quelque manière que ce soit (en particulier par le biais d'une participation majoritaire, d'une majorité des droits de vote, d'une majorité des sièges au conseil d'administration ou de quelque autre forme de dépendance économique ou autre) plus d'un club lorsque cela risque de porter atteinte à l'intégrité d'un match ou d'une compétition.» C'est le cas présentement avec la présence de Sonatrach dans le football. L'article 20 des statuts de la FIFA protège l'intégrité de la compétition. Les acteurs du football algérien font comme si cet article n'existe pas. C'est une transgression d'un autre article des statuts de la FIFA (obligation des associations). Il est temps de se mettre en adéquation avec les statuts de la FAF et de la FIFA, pour restaurer une équité entre tous les clubs algériens.