A Quahouet Chergui, à l'est de la capitale, les marchands informels et autres commerçants occasionnels ont élu domicile dans le centre névralgique de la localité, en l'occurrence une intersection qui fait jonction entre le chef-lieu de la commune de Bordj El Bahri, la RN 24 et les quartiers du littoral. Dès les premières heures du matin, les premiers marchands arrivés sur les lieux se partagent les portions de trottoirs. Les retardataires installent quant à eux leurs étals n'importe où, y compris dans un espace vert couvert de gazon et de plantes d'ornement. En ces temps de pandémie, les trottoirs grouillent de clients qui débordent sur la chaussée, obligeant les automobilistes à ralentir. Un bouchon se créer dans l'intersection, formant un énorme embouteillage qui atteint plusieurs centaines de mètres à la ronde. Une indescriptible anarchie règne dans le lieu, lui conférant des allures de souk. Le déplacement des piétons s'entremêle avec celui des voitures dans le déni le plus total des règles de distanciation physique. «Certains citoyens ne croient même pas à l'existence de la maladie. D'autres y mettent un peu de conviction mais sans plus, car ils ne portent même pas de bavettes. Cependant, où sont les autorités pour arrêter tout ça ?» s'interroge un habitant de la localité. Et de conclure : «Si les citoyens ne respectent pas les règles sanitaires, c'est aux autorités compétentes d'en imposer le respect. Car tout compte fait, ce sont les innocents tels que les enfants ou les vieilles personnes qui en payent le prix, d'où la nécessiter d'imposer un respect strict et rigoureux des règles de distanciation physique ainsi que le port du masque.» Il est vrai que les citoyens les plus inconscients sont reprochables par rapport à leurs comportements, mais les pouvoirs publics le sont encore plus, car ils ont toléré l'installation de marchands informels qui attirent un grand nombre de clients.