A la suite de l'exécution de l'ancien président de la République irakienne, le gouvernement algérien a rendu publique une déclaration dans la quelle il a "regretté" l'exécution de l'ancien président irakien Saddam Hussein, déplorant que sa pendaison ait été sécurité le jour de la fête musulmane du Sacrifice et espérant qu'elle "n'ajoutera pas à un surcroît de violence et d'épreuves à la tragédie que vit le peuple irakien". "L'Algérie regrette la mise à mort de l'ancien président Saddam Hussein, le jour de l'Aïd El Adha, jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur de sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman". Le gouvernement algérien rappelle que "Saddam Hussein, ancien président irakien, fait prisonnier de guerre, a été exécuté suite à une condamnation à mort pour des actes relevant de ses activités à la tête de l'Etat irakien". Il note, également, que "sa culpabilité a été établie par un jugement des hommes dans des circonstances et dans un contexte faisant l'objet d'appréciations antagonistes et de positions polarisées ". Considérant que cette exécution et les actions de l'ancien chef de l'Etat irakien relèvent désormais du jugement de l'histoire et l'évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu. L'Algérie forme le voeu que ce développement n'ajoutera pas à un surcroît de violence et d'épreuves à la tragédie que vit le peuple irakien frère. l'Algérie appelle les Irakiens de tous bords à un ressaisissement salutaire pour assurer un avenir qualitativement meilleur à leur pays dans l'unité de son peuple, l'intégrité de son territoire et la plénitude de sa souveraineté". Il est à noter que le choix de cette date symbolique pour pendre Saddam Hussein, auquel n'est évidemment pas étranger George W. Bush, a provoqué de nombreuses réactions dans les pays arabo-musulmans, ainsi , le sentiment de consternation et d'humiliation prévalait surtout dans les rues, le fait que cet acte soit commis dans un jour sacré pour les musulmans : la grande fête du sacrifice et du pardon. Des pays arabes et musulmans ont réagiront à cette exécution , l'Egypte qui "regrette" ce choix qui "ne tient pas compte des sentiments des musulmans et du caractère sacré de ce jour de pardon". En Palestine, le mouvement islamiste Hamas au pouvoir accuse les Etats-Unis de "franchir la ligne rouge" en envoyant un "message de menace à la rue arabe". En Arabie saoudite, on déplore, également, ce choix qui cause "un sentiment de consternation". La Libye décrète un deuil national de trois jours pour Saddam Hussein et annule les activités de célébrations prévues pour l'Aïd Al-Adha. Pour la Tunisie, elle estime que cette décision constitue "une attaque grave contre les sentiments des musulmans au moment où ils célèbrent une fête religieuse sacrée". D'autre part , de nombreuses organisations arabes ainsi que des associations internationales de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, estiment que le procès de l'ancien président irakien a été une mascarade judiciaire et l'exécution précipitée. Bien que les autorités irakiennes n'aient diffusé aucune image officielle, une vidéo de l'exécution de Saddam Hussein, condamné à mort le 5 novembre dernier pour crimes contre l'humanité et pendu le 30 décembre dans une caserne militaire de Bagdad, a été mise en ligne par une source anonyme le jour même vers 22h (heure française) sur les principaux sites internet de partage de vidéos. Les chaînes de télé arabe Al-Jazeera et américaines Fox News et ABC News l'ont immédiatement diffusée. Le film montre les préparatifs de l'exécution par des bourreaux encagoulés s'affairant autour de Saddam Hussein calme et digne. Quelques cris sont scandés, invoquant notamment le nom du leader chiite Moqtada Sadr -- ennemi juré de la communauté sunnite à laquelle appartenait l'ancien président Irakien --, puis le condamné récite la chahada. La trappe s'ouvre avant qu'il n'achève sa prière. Saddam Hussein, 69 ans, est mort les yeux ouverts.