La Caisse nationale des assurances sociales de Sétif en charge de 295 570 assurés, dont 52 330 retraités, met ces derniers temps les bouchées doubles pour combler le retard accusé dans l'application de la circulaire n° 6 de février 2000, relative aux modalités de mise en œuvre du système du tiers payant en matière d'acquisition des produits pharmaceutiques destinés à certaines catégories d'assurés et ayants droit afin de boucler l'opération dans les délais fixés à la mi-mai de l'année en cours. C'est donc le branle-bas de combat au niveau de l'agence et de ses 35 structures de payement implantées aux quatre coins de la wilaya. En attendant son achèvement, l'opération est, selon Amor Kermiche, directeur de la CNAS Sétif, bien huilée à Aïn El Kebira, aux Babors et à Amoucha où les malades chroniques et les retraités, dont le revenu est inférieur au salaire national minimum garanti (SNMG), se font délivrer gratuitement les médicaments auprès des officines (11 à Aïn El Kebira, 4 à Babors et 8 à Amoucha), conventionnés avec la CNAS. Du côté des centres de payement de Bougaâ conventionnés avec 19 pharmacies, de Aïn Arnat liés à 8 fournisseurs, de Aïn Oulmène à 22 établissements et des 1014 Logements du chef-lieu ayant à sa charge 1475 malades chroniques et 12 000 retraités, l'opération a été entamée dernièrement. A cet effet, Abdelkrim Rahmouni, chef du centre précité, dira : « Toutes les dispositions ont été prises, et ce, pour faire de cette opération une réussite. Notre centre qui gère 22 000 dossiers d'assurés est conventionné avec 28 officines, et l'agence Endimec d'Ouled Saber ne ménagera aucun effort pour faciliter la tâche aux malades et aux retraités qui seront désormais dispensés des longues chaînes inhérentes aux remboursements. Nos partenaires sont interpellés pour mettre en quantité suffisante les médicaments à la disposition des concernés. Ce facteur est prépondérant dans l'efficacité ou non de l'opération. » Pour M. Kermiche, « l'application de ce système va, à travers l'historique des payements, démasquer les faux malades qui ne vont plus pouvoir s'alimenter dans différentes officines. Le trafic des vignettes accusera sans nul doute le coup. Les trafiquants de médicaments, de psychotropes notamment, n'auront plus les coudées franches. Pour éviter les éventuelles fraudes et détournements, le texte ne laisse pas de place à la malversation. Un contrôle a posteriori sera sans relâche instauré, sur tout dossier payé. » Dans une seconde phase, l'opération, avant d'être généralisée à tous les assurés, ciblera les autres retraités qui n'auront à payer que 20%, représentant le ticket modérateur directement au pharmacien. Du côté des bénéficiaires, l'heure est à l'optimisme mesuré. Bachir B., ancien fonctionnaire de la commune, dit en substance : « Le fait de présenter une carte ne veut pas dire mendier. C'est un signe fort prouvant que l'Etat prend en charge cette catégorie de citoyens. L'affectation des malades selon le lieu de résidence n'avantage aucune officine aux dépens d'une autre. » La satisfaction des malades chroniques, nombreux du côté des Hauts-Plateaux sétifiens, est perceptible : « L'application du tiers payant nous évite bien des désagréments », nous confie Mme Zoubida L., une des 2969 cardiopathes recensés par l'agence qui compte 15 093 malades chroniques repartis sur 25 affections. Les maladies métaboliques (6182 cas), les maladies cardiaques et vasculaires (2969), les maladies neurologiques (1563), les psychonévroses graves (1400), les insuffisances respiratoires chroniques par obstruction (978) et l'hypertension artérielle maligne (842) sont les altérations de santé consignées dans les statistiques de la CNAS qui aspire à combler les retards.