Agissant sous le couvert de la Coordination des travailleurs du secteur de l'action sociale du bureau de l'UGTA de Biskra, des employés, dont une majorité de femmes du Centre de l'enfance assistée de Beni Morah à Biskra, ont organisé, samedi, un sit-in devant le portail du centre en question pour dénoncer la dégradation «intolérable et inacceptable», selon eux, de leurs conditions de travail engendrée par des décisions «arbitraires et illégales» prises à leur encontre par leur directrice. Toujours selon leurs témoignages, celle-ci ferait «montre dans sa gestion administrative de despotisme, de favoritisme et de manipulations de certains travailleurs pour fustiger et dénoncer leurs collègues et ainsi installer dans cet organisme social une ambiance de travail désagréable avec des ponctions sur salaires injustifiées et la mise à pied d'une employée mère de famille et enceinte». Arborant des banderoles et des affichettes portant leurs griefs contre leur directrice, les contestataires ont scandé des slogans colériques rejetant les avanies, les paroles outrageantes et les actes méprisants à leurs égards dont la directrice est accusée et pour réclamer une intervention des parties compétentes à qui des lettres de réclamations ont été envoyées pour leur permettre de recouvrer leurs droits de travailleurs. «Cette directrice gère ce centre comme une propriété privée en croyant que les travailleurs sont malléables et corvéables à souhait. Elle a licencié une pauvre mère de famille pour des causes fallacieuses. Elle a placé un handicapé moteur pour servir de gardien de nuit et elle gère les dons et les actifs des bienfaiteurs comme bon lui semble. Nous demandons une enquête et une intervention de la DAS et des pouvoirs publics dans les plus brefs délais», a confié une manifestante très remontée contre sa directrice. Contactée pour recueillir sa réaction et son avis sur cette levée de boucliers à son encontre, Samah Sahraoui, directrice depuis 2016 du Centre de l'enfance assistée de Biskra, tombe apparemment des nues. Elle ne s'attendait pas à un tel mouvement de protestation des employés. «Nous travaillons depuis des années pour offrir aux enfants abandonnés des conditions de vie décentes et leur permettre de trouver des familles d'accueil. La gestion du centre est conforme aux lois et à la réglementation en vigueur. En tant qu'institution vitale, nous n'avons pas été astreints à la réglementation du travail et des relations professionnelles édictées par décrets pour lutter contre la propagation de la Covid- 19. Je fais attention à ne jamais toucher à la sensibilité des partenaires et des travailleurs de notre centre connaissant une stabilité, une mobilisation de tous les jours et des bilans positifs. L'employée licenciée l'a été pour absence injustifiée pendant 20 jours. Les voies du dialogue sont ouvertes et toutes les décisions administratives sont entérinées par une commission paritaire. Notre seul souci est d'agir pour le bien des enfants dont nous avons la charge et pas de s'éreinter en conflits d'intérêts infructueux et vains», s'est-elle défendue.