La réélection d'Ahmad Ahmad au poste de président de la Confédération africaine de football (CAF) semble acquise après l'annonce de sa candidature le 28 octobre 2020. L'annonce de son intention de briguer un second mandat intervenue plusieurs jours avant la date qu'il s'est fixée de le faire signifie qu'il a obtenu des garanties de la FIFA au sujet de la procédure ouverte contre lui par l'instance faîtière du football mondial, qui a actionné la commission de l'éthique après les révélations présumées sur une affaire de corruption. Depuis son arrestation par la police française et l'enquête ouverte contre lui par la justice française, le président de la CAF vivait sous la menace de l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Ses divergences avec le président de la FIFA, Gianni Infantino, ont accentué le malaise entre les deux hommes. Fragilisé au départ par cette affaire et l'énorme pression qu'il subissait de la part du patron de la FIFA, Ahmad Ahmad a fait le dos rond, a rassemblé ses troupes et a contre-attaqué en septembre 2020 après la visioconférence tenue conjointement par la CAF, la FIFA et les associations africaines membres de la FIFA. Fort du soutien de nombreuses fédérations africaines, Ahmad Ahmad s'est affranchi du tutorat que le duo Infantino-Samoura (secrétaire générale de la FIFA) voulait imposer aux membres de la Confédération. Plus de 40 fédérations ont signifié qu'elles soutenaient la candidature du Malgache pour un second mandat. Ce geste fort semble avoir fait reculer Gianni Infantino dans sa stratégie de déstabilisation du président de la CAF. Le Comex de septembre dernier a fait basculer le match et a permis à Ahmad Ahmad d'avancer l'annonce de sa candidature. Neuf fédérations sur un total de 54 n'ont pas signé l'engagement de donner leur voix à Ahmad Ahmad. Sauf retournement de dernière minute, le président sortant accomplira son second mandat consécutif. Reste à connaître la position de la Fédération algérienne de football (FAF) dans l'affaire des élections de la CAF en mars prochain. La dernière déclaration du président de la FAF sur le sujet n'a pas totalement levé le voile sur ce chapitre. Kheiredine Zetchi a laissé entendre qu'il n'exclut pas de présenter une candidature algérienne à l'une des deux élections, président de la CAF et au Comex. C'est un peu tard pour faire retourner la situation qui paraît déjà scellée. Les candidats aux deux postes ont pratiquement bouclé leur campagne de récolte des voix. Certes, il reste quelques jours avant la clôture du dépôt de candidature, fixée au 12 novembre 2020, mais il est un peu tard pour aller à la pêche des voix. Défier Ahmad Ahmad au poste de président de la CAF relève de l'exploit, surtout si rien n'est tramé en coulisses contre le Malgache...avec la bénédiction de Gianni Infantino. Pareil pour le Comex où le Tunisien Wadii Jarii semble archi-sûr de sa victoire qu'il a minutieusement préparée...depuis des mois. Sans garantie de succès dans l'une des deux élections, la FAF ferait mieux de fermer ce dossier pour le mandat à venir (2021-2025). Tout cela a été écrit en mai, juin et août 2020. Advertisements