Hormis le chef-lieu de la wilaya qui croule sous les amas de détritus et des eaux usées, les différentes localités se lancent au fur et à mesure dans un grand chantier de nettoyage, d'hygiène et d'éclairage public qui augure un été moins pénible pour le citoyen. Ouargla étant exclue de toute action de propreté et d'embellissement, les principales communes de la wilaya se sont donné le mot pour organiser des campagnes d'hygiène dans le cadre d'une coopération intercommunale visiblement efficace et en étroite collaboration avec la population. La menace des maladies à transmission hydrique, d'envenimation scorpionique, qui font des centaines de victimes chaque année, ou tout simplement de piqûres d'insectes nuisibles de s'exacerber en cet avril de tempêtes de sable et de hausse mercuriale. Une menace qui se profile comme chaque année à la veille de l'été et se précise dans certaines localités plus que d'autres. Et du coup, le manque, voire l'absence de moyens n'est plus le prétexte de la léthargie chronique en la matière. Certains présidents d'APC s'accordent à dire que les moyens du bord seront à même d'atténuer un tant soit peu la gravité des risques tout en lançant un appel d'urgence à la tutelle, particulièrement à l'APW afin de renforcer leur soutien en produits insecticides et en matériel de déblayage. « Il ne s'agit plus d'attendre des moyens insuffisants et qui ne viendront peut-être pas à temps, mais nous comptons sur l'entraide mutuelle intercommunale pour donner un bon coup à l'opération ». La citation est de M. Meflah, P/APC de Aïn Beïda, principale façade de Ouargla où une vaste intervention chimique contre les moustiques a été lancée en fin de semaine. Ses initiateurs savent qu'une telle opération ne détruira pas totalement ces insectes qui pullulent dans le fameux chott qui traverse la localité ou encore les canaux de drainage des palmeraies. A Aïn Beïda, on reconnaît qu'il aurait fallu s'attaquer plus tôt aux larves des moustiques surtout depuis que les pompes de la station de refoulement de chott sont en panne. Cette donne veut tout simplement dire que le niveau des eaux du lac salé est assez important au grand bonheur des flamants roses et autres oiseaux migrateurs, malheureusement, la pollution de ses eaux en ce début d'été anticipe d'une suffocation et d'une prolifération des moustiques en juillet-août. Mais qu'à cela ne tienne, le moral est au beau fixe malgré les nombreux obstacles. Ni l'inexistence du produit insecticide sur le marché local sinon à des prix exorbitants au-dessus des moyens de la municipalité et encore moins la perte de son unique appareil de pulvérisation ne feront baisser les bras à Aïn Beïda. El Hadjira aussi sort de sa torpeur habituelle. Cette lointaine daïra est l'une des plus touchées par l'envenimation scorpionique et la leishmaniose. Ses habitants ont décidé de prendre les devants cette année et organisent chaque lundi et jeudi après-midi des campagnes de nettoyage au niveau des quartiers. La commune semble apprécier cette démarche puisqu'elle s'en sort à peu de frais, elle qui manque de moyens et d'effectifs à la fois. A 100 km de Ouargla, il s'avère que le rapprochement entre l'administration et la population permet de mieux s'organiser contre les vecteurs de maladies souvent meurtrières dans ces régions. A Taïbet par contre, le manque d'eau rend les gens plus hésitants. Avant d'entreprendre toute action de nettoyage, ils exigent de la commune la mise en vigueur d'un programme estival de distribution de l'eau. C'est chose faite, selon le P/APC. Reste qu'à Bennaceur à titre d'exemple, plus précisément à El Mor, une vingtaine de familles sont toujours sans eau vu l'absence du réseau d'eau potable. Les puits traditionnels se sont asséchés depuis des mois et les habitants réclament à la commune une solution transitoire, celle de mettre à leur disposition un camion-citerne pour les pourvoir en eau potable. El Menasria et Gouachiche sont autant de quartiers qui attendent avant tout la réfection du réseau d'eau potable. La propreté du milieu viendra après.