« J'attends désormais du gouvernement qu'il prenne toutes les dispositions appropriées pour la mise en œuvre du programme quinquennal de soutien à la croissance économique. » C'est ce qu'a déclaré le président de la République, jeudi dernier, au Palais des nations (Alger), à l'occasion de la conférence nationale des cadres de l'Etat. Dans un discours prononcé à la veille du premier anniversaire de sa réélection (8 avril 2004), M. Bouteflika annoncera le lancement d'un programme quinquennal économique d'un montant de plus de 4200 milliards de dinars pour la période allant jusqu'à 2009. Soit l'équivalent de 55 milliards de dollars. Pour cela, il invite le gouvernement à « veiller sans retard à l'exécution de ce programme et à son suivi de très près ». Observant que les capacités financières « sont et seront disponibles », le chef de l'Etat jugera toutefois que les moyens de réalisation nécessaires « doivent être mobilisés dans le pays et à l'extérieur ». Pour cela, la responsabilité des cadres de l'Etat est entièrement engagée dans le sens où « la réussite de ce programme reposera grandement sur leur dynamisme et leur sens de la rigueur », précisera-t-il. Dans ce programme de soutien à la croissance, l'Etat a prévu des moyens pour la promotion de l'entreprise nationale, mais l'Etat attend des entreprises qu'elles contribuent aussi loyalement à la lutte contre la fraude sous toutes ses formes et à la régression de l'activité parasitaire, avertira-t-il. S'adressant particulièrement aux walis, Bouteflika les avisera que « l'appréciation de leur rendement » tiendra compte désormais des résultats qu'ils obtiendront dans « l'attrait des investisseurs et l'émergence des entreprises à travers le pays ». Il les chargera également d'encourager ce qu'il appelle « l'externalisation des activités des collectivités locales vers les opérateurs économiques et, notamment, vers les microentreprises des jeunes ». Soutenant que la privatisation et le partenariat ont enregistré des avancées, il jugera que le chemin des réformes économiques reste long encore à parcourir. Il signalera, dans ce contexte, l'adoption dans « la sérénité » de la nouvelle législation sur les hydrocarbures. En cela, la promotion de la compétitivité de l'économie du pays passe « par l'apport du secteur privé local, mais aussi par l'attrait de l'investissement étranger », dira-t-il. Tout cela pour améliorer, ajoutera-t-il, le produit intérieur brut du pays qui a doublé en six ans, passant de près de 3000 milliards de dinars à plus de 6000 milliards de dinars, en même temps que les revenus et la consommation des ménages ont augmenté de manière appréciable. Mais aussi pour faire baisser le chômage qui a connu, insistera-t-il, « un important recul, passant de 30% à un seuil de près de 17%, voire 13% si nous examinons de plus près les effets pervers de l'économie informelle ». Cet effort de relance économique, indiquera toutefois M. Bouteflika, « a été entouré de doutes et parfois même de critiques de la part de certains ». Ecartant toute autosatisfaction, il reconnaîtra que « les retards à résorber sont encore importants en même temps que notre pays est engagé dans une véritable course contre la montre ». Surtout au regard des exportations constituées à 98% par les seuls hydrocarbures, alors que l'ensemble de autres ventes est tout juste de 1 milliard de dollars. Cela est d'autant plus important à soulever que l'Algérie « est redevenue un partenaire actif, écouté et respecté dans les instances internationales ».