A l'initiative de la Chambre des Beaux-Arts de Méditerranée (France) et de l'association Femmes et développement en Algérie (FEDA), le Palais des raïs (Bastion 23) abrite depuis le 30 mars dernier l'exposition interrégionale « Empreintes et couleurs de Méditerranée ». Ont pris part à cette manifestation, 16 exposants venant de 8 pays à savoir, la Turquie, la Jordanie, la Grèce, le Liban, l'Egypte, la France, le Maroc et l'Algérie, ainsi que les territoires palestiniens. Cette exposition est itinérante. Depuis 3 ans, date de son initiation, elle est accueillie dans un de ces 9 pays méditerranéens. Et cela, dans le cadre du projet de développement Prodecom, financé par la Commission européenne. Elle met en lumière le savoir-faire des artisans méditerranéens dont le métier est menacé de disparition de par le phénomène de la mondialisation. Dans cet esprit, elle cible essentiellement l'activité artisanale des femmes. Ainsi, les objets et œuvres présentés à cette occasion constituent le fruit du travail d'artisans à l'effet d'en dégager un label « Produits culturels de développement », soutenu par la Commission européenne et l'Unesco. « Le label sera conçu selon des critères ayant trait à la qualité du produit, le coût des matériaux utilisés, le prix juste du travail de l'artisan et le rapport de l'artisanat avec l'environnement. Le label sera soumis à la Commission européenne et l'Unesco. S'il est retenu, nous allons faire en sorte à ce qu'on obtienne des avantages en matière de taxes, pour faciliter l'exportation de ces produits », explique Mme Baya Benyahia, une des organisatrices de cette exposition. Tapis, poteries, bijoux, robes sont autres produits exposés à cette occasion ainsi que les matériaux et outils utilisés pour les confectionner. Une exposante de Sétif présente les étapes de traitement de la laine depuis sa collecte après la tonte des ovins, jusqu'à sa transformation en produits finis. Ainsi que les outils utilisés à cet effet, à l'exemple de la quenouille et du peigne à carder. « Les motifs de nos tapis sont confectionnés à plat. Ils s'inspirent des motifs de décoration repérés sur les ruines de l'ère romaine de Jemila. Pour le losange, cette forme géométrique symbolise la tente des nomades en transhumance chez nous à Jemila. » A son tour, une des animatrices de la coopérative Mohammed Boudiaf d'El Goléa présente le tapis de cette ville. Tapis, à l'entendre « qui a comme spécificité la mise en relief du motif, à savoir le losange. C'est la forme géométrique qui revient. Leurs traits symbolisent la vipère, quand elles sont imbriquées. Sinon, ils reflètent ce que nous appelons chez nous touagra, assiette en bois creuse. Cela dit, notre métier à tisser ne nous permet pas de développer d'autres formes géométriques. » Côté Kabylie, outre un échantillon sur les bijoux des Ath Yenni (bracelets, broches, boucles, fibules...), est présentée la robe kabyle des Ouadhias. Elle est marquée par une utilisation de beaucoup de dentelles, de couleurs et la forme du corset. Il est rond. « C'est ce qui fait la spécificité de la robe des Ouadhias », explique une des exposantes.