Le Syndicat national des enseignants du supérieur (CNES) organisera les 12 et 13 avril deux journées d'étude à l'auditorium Mohamed Seddik Benyahia de l'université des Frères Mentouri de Constantine consacrées à l'avant-projet du statut de l'enseignant chercheur proposé par une commission nationale du CNES chargée de collecter les propositions des différentes sections syndicales à ce sujet. Ce conclave sera par la suite suivi le surlendemain, soit le 14 avril, par une réunion du conseil national de ce syndicat prévue également à Constantine. C'est ce que nous a confirmé, hier, un membre du bureau local du CNES qui nous a également affirmé que, outre les enseignants universitaires, les représentants de certains syndicats ont été invités à assister à ces journées ainsi que le recteur de l'université de Sétif. La proposition de la commission nationale du CNES sera donc décortiquée durant ces deux journées avant d'être transmise, une fois adoptée par l'assemblée, à la tutelle en perspective des prochaines rencontres prévues au cours de cette année entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le CNES. L'avant-projet de statut de l'enseignant va donc servir, nous dit-on, de document de base lors des journées d'étude, d'autant qu'il fait état des missions, des obligations et des droits de l'enseignant, de ses tâches professionnelles, du plan de carrière et de la rémunération notamment. Il est mentionné, en effet, dans ce document que si les enseignants universitaires ont pour mission de concrétiser les objectifs du service public de l'enseignement supérieur en participant à l'élaboration, au transfert et à l'acquisition des connaissances dans les établissements employeurs, en contribuant, pour cela, à promouvoir l'usage des moyens et méthodes didactiques les plus efficaces notamment, ils ont également pour obligation de dispenser un enseignement de qualité, d'élaborer les programmes d'enseignement et de développer la recherche scientifique. Les enseignants chercheurs ont par ailleurs le droit de jouir d'une entière liberté d'expression et d'information dans l'exercice de leurs activités d'enseignement ou de recherche, de participer à la gestion de l'université et de percevoir, entre autres, une rémunération leur permettant de se consacrer totalement à leur mission. Outre cela, cet avant-projet aborde également, dans son troisième chapitre, la structuration académique et professionnelle des enseignants chercheurs, les conditions de recrutement, les stages et les congés scientifiques ainsi que les mutations. Concernant la revalorisation des salaires, la commission du CNES, chargée de l'élaboration de l'avant-projet de statut de l'enseignant chercheur, soutient que la réhabilitation de la fonction d'enseignant passe par la remise de sa position au sommet de la hiérarchie. C'est pourquoi, elle suggère la mise en place d'une nouvelle grille de salaires afin de porter la rémunération à son niveau de 1989, soit 8,1 la valeur du SNMG actuel et la lui indexer. En dernier lieu, la commission dresse un bilan affligeant de la situation actuelle prévalant à l'université estimant que « les gros investissements consacrés à la réalisation des structures pédagogiques et universitaires et aux œuvres universitaires n'ont pas permis à l'université algérienne de remplir pleinement ses missions pour avoir négligé en partie les conditions socioprofessionnelles des enseignants chercheurs ». Le CNES accuse d'ailleurs dans ce document les pouvoirs publics d'avoir davantage œuvré à « réduire les dépenses qu'à améliorer le rendement de l'université ». Pour le CNES, un statut de l'enseignant chercheur doit permettre à ce dernier de se « réapproprier l'ensemble des tâches et prérogatives liées à son métier, de renforcer le potentiel des formateurs pour faire face aux flux grandissants d'étudiants et concrétiser une revalorisation salariale à même d'assurer une vie décente aux enseignants ».