Après des années de gestion socialiste avec un effectif dépassant les 5.000 travailleurs et des cumuls de dettes, l'Eniem (Entreprise nationale des industries de l'électroménager), a enregistré ses premiers bénéfices, l'année dernière, suite à l'effacement par l'Etat de la quasi-totalité de son découvert bancaire estimé à 14,5 milliards de dinars. Les 2100 travailleurs n'ont été que très heureux de l'initiative prise par les pouvoirs publics. Ils ont d'ailleurs célébré l'événement par une « waâda » au niveau de leur complexe de production de Oued Aïssi, le 15 octobre de l'année dernière. Sept mois plus tard, et à la veille de la célébration de la fête des travailleurs, nous avons rendu visite à l'entreprise. Le président-directeur général de l'Eniem, Dahmane Yadaden a fait un bref récapitulatif sur cet effacement de la dette. « L'assainissement de la dette de l'entreprise a porté sur 13,65 milliards de dinars sur les 14,5 de découvert bancaire », précise-t-il et d'ajouter : « l'Eniem souffrait d'un endettement global de 17,5 milliards de dinars ». Il a aussi rappelé la lourdeur de cette dette qui a empêché l'entreprise de décoller malgré les bonnes performances surtout quand on sait que les intérêts de cette dette (1,2 milliards DA) dépassaient la masse salariale de l'entreprise. En termes d'emplois, M. Yadaden fera remarquer que l'entreprise fait plus dans la formation à l'effet de maintenir en place l'expérience de l'outil de production. « Nous engageons des jeunes en fonction de nos besoins et surtout en fonction des départs à la retraite pour que ces derniers ne soient pas durement ressentis au niveau des chaînes de production». Pour les syndicalistes, l'intervention des pouvoirs publics a contribué à détendre l'atmosphère et rassurer les travailleurs. « C'est pour la première fois, depuis longtemps, que les travailleurs de l'Eniem s'apprêtent à célébrer la fête du 1er Mai dans la bonne humeur et surtout dans la sérénité», soutient Mahdi Agred, secrétaire général du syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA. Pour lui, l'aide de l'Etat « est une bouffée d'oxygène non seulement pour l'entreprise mais surtout une bouée de sauvetage pour les milliers de familles qui vivent grâce justement à l'Eniem et qui ont vécu avec hantise le spectre du licenciement pour raison économique ». M. Agred précise aussi que l'effacement de la dette n'a pas manqué de stimuler les travailleurs dans leurs activités. « Cette suppression qui nous permettra d'envisager avec beaucoup de sérénité une augmentation des salaires de 20 à 25% du fait de l'équilibre généré par cette action de l'Etat ». De son côté, le secrétaire général de l'union de wilaya UGTA, M. Ramdani, dont l'instance avait accompagné cette opération d'effacement, a tenu lui aussi à saluer es efforts de l'Etat en direction des entreprises publiques nationales. « Cela a redonné goût aux travailleurs de l'entreprise du fait qu'il leur assure une certaine stabilité dans l'emploi mais aussi le paiement de leurs salaires à terme et leur revalorisation».