Construits à la fin des années quatre-vingt-dix, les 450 logements APC-CNEP, où «résident» de milliers de personnes, ressemblent à tout sauf à une zone d'habitation digne du nom. Comparativement à certains endroits «choyés» par les gestionnaires d'une municipalité pour laquelle le bien-être et le cadre de vie d'une catégorie de citoyens ne sont pas sa une priorité première, les 450 logements occupant une partie de la Zhun nord-est de Sétif ne se trouvent pas dans la ligne de mire des décideurs de l'agglomération où les zones d'ombre foisonnent. Inscrite pourtant dans le chapitre des 13 lots concernés par l'aménagement urbain, décidé au titre de l'exercice budgétaire de 2017 pour une enveloppe globale de 870 millions de dinars, la réhabilitation des 450 logements fait du surplace. Au grand dam des habitants contraints, la mort dans l'âme, de cohabiter avec un environnement pollué, des routes et des espaces défoncés. D'une durée théorique de sept mois, les travaux qui devraient être lancés pour un montant de 14 714 826,00 DA n'obtiennent toujours pas le feu vert. Attendant en vain l'ordre de service (ODS), l'entreprise désignée est en droit de demander une révision des prix. Tancés par l'indifférence des responsables et un quotidien difficile, les habitants contactent et alertent les locataires de l'hôtel de ville, mais point de répondant : «Faisant des zones d'ombre des localités déshéritées leur principal cheval de bataille, les pouvoirs publics oublient que les 450 logements est l'une des plus importantes zones d'ombre du chef-lieu de la wilaya où la municipalité se désintéresse totalement des préoccupations d'une ville se morfondant dans d'inextricables problèmes d'insalubrité et de maux sociaux», maugréent des habitants de la cité en question. «L'indifférence des responsables fait mal. On n'a pas le droit de tourner le dos aux problèmes des gens obligés de vivoter dans un milieu hostile et violent à la fois. Contrairement aux autres, les enfants de la cité sont privés d'espaces verts et des terrains de proximité réservés aux privilégiés. Les mauvaises herbes, les chemins tortueux et éventrés, la défaillance de l'éclairage public donnent des idées à certains oisifs qui transforment des endroits obscurs en lieux de commerce de drogue et de psychotropes. Nous invitons le wali à venir constater dans quelles conditions végètent des citoyens qu'on ne sollicite que durant les échéances électorales», fulminent nos interlocuteurs dans l'attente d'une réaction des autorités ne pouvant, faut-il le rappeler, se substituer à un exécutif communal défaillant. Advertisements