Coup de théâtre à la cour d'Alger. La chambre d'accusation a décidé de renvoyer l'affaire du général à la retraite Ali Ghediri, devant le criminel de première instance. De ce fait, il devra rester en détention jusqu'à ce qu'à ce qu'il soit jugé. Alors que ses avocats s'attentaient à le voir en liberté, après plus de 22 mois de détention, le général à la retraite Ali Ghediri, candidat aux élections présidentielles annulées, d'avril 2019 n'a pas quitté la prison. La chambre d'accusation prés la cour d'Alger, a décidé de renvoyer son affaire devant le tribunal criminel de première instance pour un procès pour statuer sur son cas. En attendant, Ali Ghediri, restera en détention. Une « surprise » pour ses avocats qui, très optimistes » de la décision de la cour suprême de considérer que « les magistrats de la chambre d'accusation se sont érigés en juge du siège, en considérant les faits établis et de renvoyer l'affaire devant la même juridiction, autrement composée ». Pour eux, « libération de l'accusé était imminente dans la mesure où les chefs d'accusation venaient d'être annulés par la plus haute juridiction. Ce dossier a connu plusieurs surprises. D'abord dans le délai de deux semaines pour sa programmation pour examen, puis de deux autres semaines pour le délibéré suscitant la colère des avocats. Contacté, Aouicha Bakhti, se déclare déçue. «Nous nous attendions à un non lieu évident au regard du contenu de l'arrêt de la cour suprême. Cela n'a pas eu lieu. Mieux encore, Ghediri est maintenu en détention et son affaire renvoyée devant le tribunal criminel de première instance pour un procès. Il doit donc attendre, jusqu'à la tenue de ce dernier » nous dit-elle. Il faut dire que l'ex-candidat à l'élection présidentielle n'a cessé de clamer son « innocence » depuis sa mise sous mandat de dépôt, le 13 juin 2019. Il a exprimé cette position par son refus de comparaître pour « un acte criminel », avant de se lancer dans une grève de la faim dans le but de dénoncer son incarcération. Contaminé, en prison par la Covid-19, il met un terme à cette action de protestation, sur conseil des médecins. Les nombreuses demandes de sa mise en liberté provisoire, introduites par ses avocats, auprès de la chambre d'accusation ont essuyé un rejet. Pour eux, Ali Ghediri fait l'objet d'«une détention injuste», et précisent qu'elle est « devenue arbitraire » depuis, le renvoi de son dossier par la cour suprême vers la chambre d'accusation. Aujourd'hui encore, la chambre d'accusation l'a maintenu en détention. Rappelons qu'après l'abandon par la même juridiction, de l'accusation de « remise documents et d'information à des étrangers», Ali Ghediri, s'est pourvu en cassation devant la cour suprême, contre l'unique grief, pour lequel il est poursuivi, à savoir : « participation à une entreprise de démoralisation de l'Armée », en expliquant qu'il n'a « jamais porté atteinte » à cette institution dont il est l'enfant et clamé donc son innocence. La cour suprême a cassé cette décision et renvoyé l'affaire devant la même juridiction autrement composée, arguant du fait que les magistrats « se sont érigés en juges de siège en considérants les faits reprochés comme établis ». Pour bon nombre d'avocats, et en raison de l'ambiance euphorique liée aux décisions de mise en liberté des détenus d'opinion et des militants du hirak, s'attendaient à la fin de la détention de Ali Ghediri. A la surprise générale, ce dernier restera encore longtemps en prison avant que son procès ne soit programmé. Advertisements