Mettant à profit son engagement à assurer le soutien logistique à un projet de réalisation d'une production bollywoodienne à Timimoun, le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) s'est engagé dans une plus ambitieuse opération tendant à mettre en place les jalons d'une relance de la cinématographie nationale. Ainsi, cette semaine, une antenne du CADC, la première du genre, a été installée à Timimoun et divers partenariats ont été conclus avec des institutions locales, notamment avec la wilaya qui s'est engagée à mettre en place un couloir vert, une sorte de guichet unique qui soit facilitateur à toutes les initiatives devant contribuer à faire de Timimoun une oasis de cinéma. Pour ce qui est des formalités sur le plan administratif, la douane, la police des frontières, le transport aérien sont impliqués de façon à se mettre à l'heure de la levée des contraintes bureaucratiques afin que le pays devienne attractif pour la production et la coproduction. En outre, les organismes formateurs d'une main-d'œuvre locale qualifiée en cinq sections (décor, coiffure, couture...) ont signé des conventions avec le CADC, cela de façon à minimiser les coûts de production. Le secteur de la formation professionnelle ainsi que le bureau d'études Cap Terre, lui engagé dans la sauvegarde de la construction locale, sont impliqués. Pour ce qui est de l'hébergement et de la restauration, la direction du tourisme est de la partie ainsi que des espaces d'accueil. Quant au projet de film indien, le choix du producteur sur Timimoun s'est décidé au vu de la couleur particulière des dunes de sable situées dans le pourtour de la sebkha de Timimoun. De nombreux repérages ont été effectués à travers le monde avant que le choix soit fixé sur la partie méridionale du grand erg occidental. Il aurait subjugué l'équipe artistique. Ainsi, le tournage devant débuter en septembre, un branle-bas de combat s'est engagé pour qu'une base de vie soit installée pour accueillir les équipes techniques. Cinq entreprises spécialisées sont mobilisées pour la mettre en place tout près des lieux de tournage. A titre indicatif, il est annoncé que la location des cabines sahariennes pour une période de six mois s'élèverait à 3 millions de dinars. Par ailleurs, dans l'intervalle séparant du début du tournage, la formation dans les spécialités telle que la ferronnerie et le bois pour les décors, les costumes et autres doivent être lancés incessamment. Et pour peaufiner leur formation, les stagiaires, soit une centaine, seront versés dans la production. Ils seront aidés par les 70 techniciens indiens mobilisés sur le site. Nabila Rezaïg, nouvelle directrice du CADC, et Nabil Hadji, conseiller de la ministre de la Culture et des Arts, ont fait état de plusieurs autres initiatives autour du projet à travers notamment l'animation de la salle de cinéma de la ville qui devra devenir un repère nodal de l'oasis rouge. La création d'une résidence de création est un autre corollaire avec l'érection d'une maison d'hôtes où les créateurs du 7e art pourront s'installer. Saura-t-on exploiter les retombées du tournage indien pour attirer les regards d'autres producteurs nationaux et internationaux en vue d'une «Algériewood», selon le terme de Mme Rezaïg ? En tout cas, l'heure est aux bouchées doubles pour honorer le rendez-vous de septembre. Advertisements