Signe des temps qui se détendent et des espaces qui se retrouvent, il est à noter que, depuis quelques mois, Alger aime autant les colloques et les étrangers que les Algérois aiment les mariages et les gâteaux. A l'occasion du colloque international sur les armes légères, dernière en date des réunions se déroulant à Alger, le point a été fait, légèrement, sur ce fléau qui tue 500 000 personnes chaque année dans le monde et un nombre indéterminé d'Algériens en Algérie, puisque ces chiffres sont manquants ou objets de conflits idéologiques. En coulisse, en revanche, et selon quelques indiscrétions, les dirigeants algériens, légèrement concernés par le débat, ont tenu à rappeler qu'en dehors de l'ENTV et des manuels scolaires, l'Algérie ne possédait pas d'armes de destruction massive. Et si 500 millions d'armes légères sont en circulation dans le monde, personne ne connaît le nombre d'armes en circulation sur le territoire national, pas même Noureddine Zerhouni, premier concerné par le sujet, mais grand absent de la cérémonie, dont on dit qu'il n'a physiquement pas le temps de faire autre chose que de s'assurer quotidiennement que Benchicou est bien en prison et qu'aucune fuite n'est possible. Mais si le ministre de la police de Abdelaziz Bouteflika n'était pas au colloque, Abdelaziz Belkhadem y était, et après avoir confirmé un (léger) remaniement, le ministre des Affaires étrangères du FLN a souligné que le commerce illicite des armes légères a été source du terrorisme pendant les années 1990. Oui. Mais que dire alors du hebhab, mortier artisanal de fabrication authentiquement algérienne, qui a fait ses preuves et continue de semer aujourd'hui la terreur ? Ni arme conventionnelle ni arme légère ou encore lourde, le hebhab fera certainement l'objet d'un autre colloque. Un colloque national, léger, dès que les étrangers seront partis.