Plus de 6000 milliards de centimes ont été alloués pour la revalorisation des anciens immeubles d'Alger. L'opération, qui devait prendre fin en juin de l'année en cours, n'est toujours pas arrivée à terme. L'opération de réhabilitation du vieux bâti d'Alger, lancée dans le cadre de la revalorisation du vieux tissu urbain de la capitale, cumule beaucoup de retard. Une source sûre de la Wilaya d'Alger nous a confié que «le wali ne tolère plus les retards cumulés sur plusieurs immeubles des vieux quartiers de la capitale». C'est à cet effet que la Régie foncière de la Ville d'Alger (RFVA), qui a la charge de cette opération, a tenu à interpeller sèchement les entreprises réalisatrices pour reprendre ces chantiers «interminables», notamment dans les communes de Belouizdad, Kouba, Hussein Dey, El Harrach et Bab El Oued, et ce, dans les meilleurs délais. Si la première phase de l'opération de rénovation a presque atteint les 100%, la seconde phase, quant à elle, lancée depuis deux ans, connaît un rythme ralenti. De vieux faubourgs de la capitale, en particulier les grands axes, sont toujours otages de ces chantiers. A Belouizdad, bien que plusieurs immeubles aient connu une réfection totale due aux bonnes prestations des différentes entreprises de réalisation, d'autres fractions de la commune pâtissent grandement du phénomène de la «nonchalance» de certains entrepreneurs. La situation qui prévaut a engendré beaucoup de désagréments aux habitants de ces quartiers. Les travaux s'inscrivent non seulement dans la durée, mais qui plus est, n'ont pas connu de fin. Des retards qui n'ont pas été sans conséquence sur les habitations puisque les infiltrations d'eau sont devenues le lot quotidien des résidents de ces vieux immeubles haussmanniens, en particulier pendant les périodes de grande pluviosité. «La cadence lente des travaux de réalisation des façades extérieures a eu un impact négatif sur l'état intérieur de nos maisons. Il se trouve que des infiltrations d'eau et des fissures sont constatées dans la majorité des appartements durant cette hiver suite aux opérations de dégarnissement des façades. A quand la fin ?», se désole un habitant de cette commune. Hormis les lenteurs des travaux, le plan d'action de la réhabilitation n'est pas scrupuleusement respecté, nous dit-on. Certains immeubles, situés pourtant entre des bâtisses récemment réhabilitées, viennent de connaitre les premières opérations de ravalement de façades. Dans la commune de Bab El Oued, la réhabilitation du vieux bâti s'éternise. Les échafaudages installés depuis plusieurs mois plantent le décor. Plusieurs bâtiments qui longent le front de mer d'El Kettani sont toujours en chantier, pourtant inscrits dans la première phase de ces travaux. Des propriétaires qui ont reçu des ordres de quitter les lieux, dans le cadre de l'opération de fortification de ces structures, n'ont toujours pas regagné leurs domiciles. De l'avis de l'un des entrepreneurs, la présence de constructions illicites encore occupées sur les terrasses, la position des réseaux électrique et téléphonique qui gênent l'installation des échafaudages et l'état des caves inondées par les eaux usées des égouts ont été évoqués pour justifier ces retards dans l'exécution des travaux. En dépit de tous ces retards cumulés, des entreprises de réalisation engagées depuis le début de l'opération n'ont pas reçu encore de mise en demeure pendant que d'autres, très peu, ont vu leur contrat résilié. Dans d'autres communes de la capitale, les travaux n'ont toujours pas été entamés. Pour le moment, il est question, selon un responsable de la Wilaya, de faire un travail d'analyse du bâti, suivi d'un diagnostic du bâtiment et, enfin, établir une fiche qui sert à l'élaboration d'un «carnet de santé de ces structures urbaines», avant de déterminer un autre «carnet spécifique» pour l'entretien régulier. Une opération qui devra prendre du temps et prolongera par conséquent les délais de la fin de l'opération fixée initialement pour ce mois de juin. Advertisements