Les décisions du président de la République relatives à la prévention contre la drogue et les substances psychotropes "extrêmement importantes"    Batna: commémoration du 69e anniversaire de la mort du martyr Mostefa Ben Boulaïd    Energie: Arkab évoque à Addis-Abeba avec le ministre éthiopien du Commerce et de l'Intégration régionale le renforcement du partenariat économique    Mouloudji partage un iftar collectif à Blida    L'éradication de la tuberculose en Algérie, un engagement constant de l'Etat    Le rôle de la société civile dans la sensibilisation et la mobilisation contre le terrorisme mis en avant    Opération de numérisation du site archéologique de Timgad    L'entité sioniste refuse l'entrée à Ghaza à un nombre sans précédent de médecins et de travailleurs humanitaires    Renforcer la coopération entre les secteurs de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle au cœur d'une rencontre entre les deux ministres    Le cinéma algérien connait une "véritable dynamique"    L'interdiction de l'entrée de l'aide à Ghaza est "une punition collective" contre la population    Mondial 2026/Algérie-Mozambique: les Verts intensifient leur préparation à Sidi Moussa    Lutte contre le terrorisme: signature d'un protocole de coopération entre l'ONSC et le AUCTC    Sayoud salue le rôle actif des services de l'Office national de la météorologie    Manifestations contre le racisme et l'extrême droite    2.940 km en fibre optique posés    Djamel Menad, une autre légende du football algérien s'en va    Boxe : George Foreman, légende des poids lourds, est mort à 76 ans    La CAF interdit les maillots à caractère politique    Une ligne ferroviaire entre Médéa et Blida est le rêve de toute une population    «La critique n'a jamais été interdite en Algérie»    Décès de l'ancien international algérien de football Djamel Menad Condoléances du président de la République    Merad préside le lancement officiel de la plate-forme numérique «Formulaires services de police»    Ouverture du 5e Salon de la femme et de la famille productive    Des réalisations satisfaisantes et des projets en perspectifs    Consommation à Mostaganem La pomme de terre cédée à 120 DA    Ces Français islamophobes qui ne prennent plus la précaution de marcher sur des œufs    Une accélération des activités israéliennes de colonisation    Le groupe «Djmawi Africa» galvanise le public    Le massacre de 118 civils innocents ou le paroxysme de l'horreur    Islam : Pratique et spiritualité    Le président de la République réaffirme son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie à Sao Tomé-et-Principe    CHAN 2024: les Algériens achèvent leur stage à Annaba    Qualifs/Mondial 2026: les Verts reprennent l'entraînement à Sidi Moussa    Le Chahid du devoir national, le pilote lieutenant-colonel Bekkouche Nasr inhumé au cimetière de Sidi-Youcef        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'obligation de réserve, ce cache-misère !
Publié dans El Watan le 03 - 08 - 2021

Il n'y a rien de plus mutilant, psychologiquement parlant, pour un responsable que de se voir contraint et forcé de se déjuger sous la pression de sa hiérarchie. Et ce, sans préjuger de la perte d'autorité que cela occasionne auprès de ses collaborateurs directs et du personnel d'une façon générale. C'est la double peine que vient douloureusement de subir le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Skikda, qui avait fait le buzz sur les réseaux sociaux en publiant sur sa page Facebook un communiqué poignant alertant les autorités et l'opinion sur les décès déplorés au niveau de l'hôpital de la wilaya à cause de la pénurie d'oxygène.
Des vidéos virales mises en ligne, montrant des images insoutenables de malades et de leurs parents livrés à leur sort, suspendus à l'espoir ténu, incertain, d'un approvisionnement rapide en oxygène, ont conforté, par l'image et le son, le cri de détresse de ce responsable. Mais voilà, pour un fonctionnaire, tenu par le respect de l'obligation de réserve, il se trouve qu'il y a des choses qui ne sont pas autorisées à être étalées sur la place publique. Même si elles sont prouvées et authentifiées. Pour ne pas avoir respecté, rigoureusement, ce premier commandement de la Fonction publique, le responsable de la santé de la wilaya de Skikda n'a eu d'autre choix que de se faire violence pour éviter les représailles de la tutelle. Quelques heures seulement après sa sortie médiatique qui avait fait grand bruit, il s'est fendu d'un surprenant contre-communiqué, dans lequel il nie que les décès enregistrés dans la wilaya lors de cette journée macabre soient liés à la pénurie d'oxygène, tel que souligné dans son premier communiqué, tout en imputant aux réseaux sociaux la responsabilité de la tournure prise par l'événement. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que cette auto-mise au point, bien singulière, a été décidée sur injonction de la tutelle.
Le fait n'est pas inédit, c'est même une règle qui s'est imposée à beaucoup de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions de devoir, la mort dans l'âme, rectifier le tir, suite à des déclarations à la presse ou lors de réunions publiques pointant des dysfonctionnements dans la gestion des services déconcentrés de l'Etat qui n'auront pas été appréciés par qui de droit. Veut-on faire de nos fonctionnaires des êtres sans âme, désincarnés, auxquels on impose la loi du silence, en toutes circonstances, même lorsqu'ils se retrouvent seuls face à leur conscience et à la population, affrontant des problèmes qui dépassent leurs compétences de gestionnaires locaux et que la solution tarde à venir de l'échelon centralisé ? Contraindre les fonctionnaires à mentir, à masquer les réalités vécues localement, à édulcorer les chiffres et les bilans pour sauvegarder une illusoire image de l'Etat et de l'Algérie, qui ne s'en porterait pas mieux, par la politique du déni des réalités, par la culture du complot, est politiquement contre-productif et moralement inacceptable. Que doit et que peut faire un commis de l'Etat, à l'échelon décentralisé, face à la détresse humaine, quand il est dépourvu des moyens nécessaires pour faire face aux situations d'urgence ?
Quand il dépend du pouvoir central pour la planification des besoins de son établissement, la dotation en équipements de soins et ressources humaines et le déploiement des plans d'urgence, comme ce fut le cas pour la crise de l'oxygène ? Se résigner au silence, la mort dans l'âme ? S'interdire toute déclaration susceptible de déranger l'ordre établi pendant que des citoyens meurent parce que les bonnes décisions n'ont pas été prises à temps par l'autorité supérieure ? L'obligation de réserve ne doit pas être assimilée à la loi de l'omerta, elle s'efface, de facto et de jure, devant la préservation de l'intérêt public.
Advertisements


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.