Les débats de la session d'hier de l'APW de Tizi-Ouzou ont été dominés par la situation épidémiologique de la wilaya. Une situation qualifiée « d'alarmante » par le P/APW, évoquant des hôpitaux « saturés » par l'afflux de malades contaminés au Covid-19, dont le nombre dépasse les 800. « Et beaucoup présentent des signes de détresse respiratoire », s'alarme Youcef Aouchiche qui est revenu sur la pénurie en oxygène observée au niveau de toutes les structures hospitalières de la wilaya ,qui sont en quasi rupture permanente de stocks de ce produit vital. Un sujet qui a occupé l'essentiel des interventions des élus qui ont été nombreux à déplorer le drame des décès par manque d'oxygène. « Il est aberrant de mourir par manque d'oxygène », déplore le Dr Mesla du FFS, qui pointe « la mauvaise gestion de la pandémie » par l'autorité sanitaire de la wilaya, ajoutant qu'il est anormal «qu'un hôpital de 500 lits comme le CHU de Tizi-Ouzou ne dispose pas de sa propre source de production d'oxygène ». Un problème que poseront de nombreux élus, pour lesquels la wilaya aurait pu s'éviter une telle pénurie en oxygène si des unités de production de cette matière avaient été réalisées. Parlant d'un « tsunami » pour évoquer le nombre de contaminations et de décès par Covid-19, Hami R. du RCD pointe, « un manque de vision et d'anticipation dans la gestion de la crise sanitaire ». L'élu reprochera à l'administration de tutelle de n'avoir pas pris des mesures préventives appropriées juste après la survenue de la deuxième vague. Pour le directeur de la santé et de la population, le déficit en oxygène s'explique par les problèmes d'acheminement et la surconsommation du produit qui résulte du nombre important de malades hospitalisés. Pour sa part, le wali parlera des moyens mobilisés pour faire face à l'afflux croissant de malades, qui a nécessité la mobilisation de 1 346 lits d'hospitalisation et de 78 lits de réanimation. Interrogé sur le nombre de décès, le DSP parlera de 55 personnes décédées des suites de leur infection au coronavirus depuis le déclenchement, à la mi-juin dernier, de la troisième vague épidémique. S'agissant du taux de vaccination, il ne dépasse guère les 1% du nombre total de la population de la wilaya. Les élus ont pointé «une lenteur » dans la conduite de l'opération vaccinale pour expliquer ce taux insignifiant. S. A. M.