De l'avis des professionnels de la santé, le cancer du sein est le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. A l'EPH Bouzidi de Bordj Bou Arréridj, le nombre de malades à l'unité d'oncologie est passé de 200 en 2011 à plus de 600 en 2021. D'où l'intérêt de mettre en place une meilleure stratégie thérapeutique pour un diagnostic précoce, et la nécessité de classer cette pathologie comme étant un problème de santé publique, a indiqué à El Watan le Dr Djalel Boughandjour, chef du service d'oncologie à l'EPH Bouzidi et initiateur du séminaire tenu récemment, en coordination avec le service de prévention. Une rencontre qui favorise les échanges entre les malades et les professionnels de santé, dont des chirurgiens, des épidémiologistes et oncologues et d'autres médecins, qui ont incité à un dépistage précoce pour atteindre la guérison, parfois, à 100%. «Si une femme parvient à détecter un nodule de moins d'un centimètre, une simple intervention chirurgicale suffit, et avec un coût ne dépassant pas 50 000 DA. Mais si elle est diagnostiquée tardivement, elle doit subir un lourd parcours du combattant, commençant par une écho mammographie à 50 000 DA, puis une biopsie chez l'anapato-pathologiste à 40000 DA, ensuite un scanner à 30 000 DA, une opération à 50 000 DA, avant de passer à la chimiothérapie à 20 000 DA et la radiothérapie 40 000 DA. Sans oublier le traitement ciblé dont le coût peut aller jusqu'à un milliard de centimes. Donc, le contraste est saisissant entre le traitement préventif qui ne coûte que 50 000 DA, avec des résultats très satisfaisants, et le traitement curatif qui peut coûter des sommes faramineuses», expliquent des spécialistes. Sauf que la campagne de sensibilisation sur le dépistage du cancer du sein n'est pas chose facile dans certaines régions reculées, dites conservatrices. Quel plan adopter pour briser le tabou et convaincre les plus réticentes? «Nous avons pu convaincre beaucoup de femmes, grâce à nos équipes qui font la tournée dans les quatre coins de la wilaya, au sud, au nord, en les encourageant à s'auto-palper et de prendre contact avec elles à la moindre anomalie, tout en leur expliquant la gravité de la situation si elles ne se laissent pas diagnostiquer», dira notre interlocuteur. Les docteurs Boukhari et Boumerzoug, respectivement, épidémiologiste et assistante en chirurgie audit EPH, enchaînent : «Cette journée est ouverte au grand public, non seulement aux femmes atteintes de cancer. C'est pour dire que la maladie est curable si elle est prise en charge à temps par une équipe pluridisciplinaire qui permet d'éviter la mastectomie (l'ablation du sein) avec une lourdeur de la pathologie et le cout exorbitant du traitement qui vont avec. Quant à aux causes du cancer du sein, elles sont diverses, et généralement d'origine héréditaire ou liées au stress, suivant des études occidentales menées sur des populations différentes de la notre». Advertisements