Après la réussite du Droit de rêver magistralement interprété par une bande de douze talentueux jeunes IMC (infirmes moteurs cérébraux) le comédien et non moins humaniste, Toufik Mezaache persiste et signe. Faisant du soutien et de l'accompagnement de jeunes handicapés et férus des planches une affaire personnelle, l'artiste et son équipe reviennent avec un nouveau monodrame. Koumaïcha diminutif de «poignée» est interprété par la jeune Nossaïba Attout, une jeune femme à mobilité réduite. L'avant-première de cette nouvelle pièce écrite par le duo Mansour Moubani – Youcef Ancer sous la direction du réalisateur Toufik Mezaache, est prévue pour aujourd'hui à la maison de la culture de Sétif où le grand public ne rate jamais les performances de cette catégorie de jeunes défiant les regards et les préjugés des «esprits étroits». Devant tenir en haleine son public une heure durant, la comédienne va partager avec son public les peines, les déboires et les souffrances d'un handicapé «nargué» par une société civile sourde et aveugle à la fois. Passionnée par le théâtre, Nosseïba l'étudiante en droit a le trac. Dire qu'elle n'en est pas à sa première apparition. «Après La cave, une pièce du théâtre de rue et Le droit de rêver, Koumeïcha me donne des soucis. J'ai la trouille. En dépit du stress, je suis heureuse, car je viens de réaliser mon rêve. Je suis fière car j'ai pu démontrer à un comédien du théâtre municipal de Sétif qui m'a fermé la porte au nez qu'un handicapé est un être entier. Le théâtre m'a permis de vaincre ma timidité, de m'ouvrir, d'aller vers l'autre et de m'affirmer en tant que citoyenne. Il me donne l'occasion de mettre entre parenthèses les soucis de la vie quotidienne et des études. Le théâtre est un extraordinaire refuge», révèle à El Watan la jeune comédienne n'oubliant pas au passage de remercier Toufik Mezaache, qui a pu monter un tel projet sans moyen et appui. Inscrit dans le cadre du premier festival national de la création artistique chez les handicapés, programmé à Sétif du 20 au 24 décembre 2021, Koumeïcha brise bon nombre de clichés, démontre clairement que le handicap habite en réalité les «fausses têtes». «J'éprouve un énorme plaisir à travailler avec les jeunes à mobilité réduite – des êtres fabuleux, de surcroît sains de corps et d'esprit. L'expérience démontre que cette catégorie de citoyens dispose d'un potentiel énorme. L'appui de la ministre de la Culture et du wali de Sétif, qui ont bien voulu parrainer le prochain festival national de la création artistique chez les handicapés, prouve l'engagement des pouvoirs publics à faire le maximum pour aider et soutenir les artistes, les comédiens et les sportifs à mobilité réduite», souligne non sans émotion, le réalisateur de Koumeïcha. Advertisements