Encore une affaire de corruption sur le bureau de la Ligue nationale de football (LNF) ! Cette fois, l'affaire est autrement plus sérieuse que celles déjà évoquées. Les faits. Au lendemain de la 23e journée de la division nationale Deux, la direction de l'USM Bel Abbès dépose un document au niveau de la LNF où elle met gravement en cause l'arbitre Amrane qu'elle accuse d'être un corrompu. Elle motive son accusation par l'exhibition d'un document (une photocopie), virement de cinquante mille dinars sur le compte postal du referee. Dans la lettre explicative, la direction de l'USMBA « justifie » son geste (le versement de la somme au profit de l'arbitre) par « la volonté de démasquer cet arbitre et prouver qu'il est corrompu », révèle notre source. Les dirigeants belabbésiens sont gonflés ! Par leur lettre, ils fournissent la preuve qu'ils se sont adonnés à une tentative de corruption avérée. Dans un premier temps, l'affaire a été étouffée. Nos différentes tentatives auprès des parties concernées, pour en savoir un peu plus, se sont heurtées à un mur de silence. Ce qui s'est passé à Bel Abbès, la veille de la rencontre USM Bel Abbès-US Biskra (arrestation d'une personne soupçonnée d'avoir proposé à trois joueurs de l'USMBA une forte somme pour que ces derniers lèvent le pied), a relancé l'affaire Amrane. Sur instructions (de qui ?), le concerné a été convoqué au siège de la LNF pour s'expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Selon des fuites (organisées ?), le jeune et prometteur arbitre de la wilaya de Tizi Ouzou aurait reconnu les (graves) faits dont il est accusé. Pouvait-il faire autrement du moment que l'autre partie (l'USMBA) a fourni un document en béton (le montant du virement effectué sur le compte courant de l'arbitre). Cette affaire éclaire d'un jour nouveau les pratiques de corruption qui souillent le football algérien depuis des années. Aujourd'hui, la Fédération nationale de football (FAF) et la LNF disposent des fameuses preuves qu'elles exigeaient préalablement pour l'ouverture d'une enquête et d'un dépôt de plainte. Il aurait été judicieux, de la part de la LNF, de se fondre d'un communiqué pour informer l'opinion sur cette affaire et en même temps barrer la route aux spéculations. L'audition de l'arbitre Amrane place les instances du football devant leurs responsabilités. Ce referee ne doit pas être le seul à payer la facture. La partie plaignante (l'USM Bel Abbès), elle aussi, ne doit pas être soustraite aux sanctions prévues par la réglementation. Il n'y a pas de corrompu sans corrupteur. La balle est dans le camp de la fédération, en attendant la justice.