La petite daïra de Dhalaâ, située à l'extrême sud-est de la wilaya d'Oum El Bouaghi, ne chapeaute que deux communes : Dhalaâ et Djazia. Toutes deux comptent un peu plus de 15 000 habitants. Dhalaâ compte 7454 habitants en zone urbaine. Le reste étant disséminé à travers les mechtas et les douars environnants. Dhalaâ, située à proximité de la RN 88 qui relie El Aouinet à Khenchela, ne semble connaître un semblant d'animation que les mercredis, jour de marché hebdomadaire. C'est durant ces jours uniquement que Dhalaâ rompt avec sa nonchalance habituelle. Des marchands viennent des régions voisines écouler leurs marchandises, généralement des produits de maraîchage, des fruits, des dattes ou encore des fringues. Le commerce durant le reste de la semaine connaît un ralentissement certain. Ici aussi, le chômage bat son plein. Il n'y a aucune activité économique d'envergure, capable d'absorber la masse des inactifs. Les jeunes, pris en charge par le filet social ou les autres formules d'emploi, rêvent d'évasion. En tous les cas, ils pensent quitter le bled pour un avenir meilleur. Certains ont pu découvrir un emploi qui au sud du pays, qui dans l'enseignement. C'est d'ailleurs ce dernier qui semble offrir le plus d'opportunités aux jeunes diplômés de l'université. Justement dans la jeune daïra de Dhalaâ, il existe deux collèges et un lycée, sans parler des écoles primaires qui emploient un nombre appréciable d'enseignants et de travailleurs. Côté infrastructure, il a été inscrit la réalisation d'un lycée, étant entendu que celui qui fait office d'établissement secondaire est une école primaire.Un autre projet, et non des moindres, vient d'être inscrit. Il s'agit de la connexion au gaz naturel, et ce, à l'orée de 2006. L'étude, nous dit-on, a été réalisée, et il ne reste plus que l'ouverture du chantier. Le coût que nécessitera cette opération tourne autour de 10 milliards de centimes. Un autre projet concerne la création d'un siège pour la sûreté urbaine. Celui-ci permettra la sécurisation des citoyens et de leurs biens, meubles et immeubles. Ce qu'il faut déplorer, par contre, c'est le manque de projets économiques ou industriels, capables de soustraire la région à son enclavement et à la pauvreté. Dans un passé récent, des promoteurs se sont intéressés à l'eau de source de Dhalaâ, dans le but de son exploitation et de sa commercialisation. En effet, des investisseurs avaient émis le vœu d'éditer une unité d'eau minérale, d'autant que l'eau de Dhalaâ répond aux normes requises pour un tel projet. Quoi qu'il en soit, aucune autorité ne s'est prononcée pour accorder la concrétisation de l'unité d'eau minérale. Un projet en somme prestigieux, puisque, une fois réalisé, il emploierait une vingtaine de travailleurs, voire plus, si l'on se réfère au dossier d'un promoteur de Annaba. En tout état de cause, ce projet ne semble pas focaliser l'attention des pouvoirs publics. Et les gens de Dhalaâ continuent à vivre petitement, sans ambitions. Au niveau de la municipalité, les édiles ne forment pas un groupe homogène et les divergences, même si l'on essaie de les cacher, sont criantes. Par deux fois, les élus ont retiré leur confiance au maire. Puis, comme par enchantement, ils lui remettent le tablier. A l'heure qu'il est, tout malentendu semble dissipé. Jusqu'à quand ? Nul ne le sait. En tout état de cause, c'est la population qui en fait les frais. Le président saura-t-il mener à bon port sa barque, attendu que ses pairs lui ont réitéré leur confiance. Est-ce la bonne fois ? Dhalaâ, qui est une ville extrêmement pauvre, aspire à mieux. L'apport d'investissements de particuliers lui sera salutaire. Ses atouts s'appellent : eau minérale, maraîchage, céréaliculture et élevage. Il suffit de peu pour sortir cette petite daïra de l'isolement et de la pauvreté qui, le moins qu'on puisse dire, affectent de larges pans de la société. Ses élus parviendront-ils à dépasser leurs divergences pour atteler leur ville au train du développement ?