Dans une déclaration remise au bureau d'El Watan par un représentant de 200 avocats inscrits à l'ordre près la cour de justice de Tiaret, il est fait état du « boycott par les avocats de la première session criminelle ouverte ce dimanche pour avoir été humiliés par un président de chambre » qui se serait conduit durement avec une jeune robe noire priée, dira une source, de « faire moins de bruit et d'éteindre son portable ». La polémique née suite à cet incident considéré comme mineur par les uns et de grave par les autres a fait réagir une solidarité instantanée des avocats qui ont demandé à voir le président de la cour. Courroucés par l'attitude de ce dernier qui n'aurait pas accepté de les recevoir en l'absence du bâtonnier, maître Taha en l'occurrence, les protestataires ont tenu une assemblée générale. Ils ont décidé leur retrait de la défense des affaires inscrites au rôle de cette session criminelle qui comporte 46 affaires, dont celles liées au terrorisme, aux assassinats et dilapidations de deniers publics. « C'est dommage et regrettable, nous dira Foulène Mohamed, procureur général, car ce sont les prévenus qui risquent de laisser des plumes bien qu'en général le tribunal accède aux vœux des justiciables de ne se faire juger qu'en présence de leur avocat. » « Les avocats auraient dû faire preuve de bon sens et faire prévaloir leur droit auprès des juridictions compétentes, car il est du droit du président, ajoute M. Foulène, de veiller au bon déroulement de la séance. » Et de s'interroger sur la gravité de l'erreur commise, car même le droit à la défense a été bafoué. D'ailleurs, selon le procureur général, « le bâtonnier a été reçu et engagement a été pris d'être à l'écoute du dialogue franc et responsable ».