Le groupe pharmaceutique Saïdal envisage de se lancer dans l'importation à la fin de l'exercice en cours, a indiqué hier son président-directeur général Ali Aoun lors du forum d'El Moudjahid.« Je ne vous cache pas que fin 2005-début 2006, nous allons importer une gamme de produits qui viendra compléter la nôtre », a-t-il dit en substance. « Je ne vois pas de raison pour qu'on ne se fasse pas de l'argent nous aussi », a-t-il ajouté pour défendre la décision de l'entreprise qu'il dirige. Le conférencier s'est gardé toutefois de donner plus de détails sur la question. Ainsi, Saïdal va rejoindre les 85 importateurs de produits pharmaceutiques. Ce qui dénote un changement dans les orientations de la stratégie commerciale de Saïdal. D'ailleurs, M. Aoun a exprimé une position pour le moins inattendue concernant la levée de l'obligation d'investir pour les importateurs de médicaments pour laquelle l'Algérie s'est engagée dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « J'applaudis la décision de la levée d'investir pour les importateurs, car elle va moraliser la profession. Il y aura une décantation », a-t-il déclaré en guise d'explication. Invité à s'exprimer sur la réforme hospitalière, M. Aoun s'est refusé à tout commentaire. Il a toutefois lâché une phrase qui en dit long sur le malentendu avec le ministère de tutelle. « Le département concerné gagnerait à s'occuper de la réforme hospitalière au lieu de s'occuper du médicament », a-t-il observé sur un ton allusif. Le PDG de Saïdal semble particulièrement dépité par la procédure d'enregistrement de médicaments au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. « Nous avons déposé 10 dossiers d'enregistrement au ministère de la Santé. Certains ont été rejetés. Je soupçonne que certains laboratoires étrangers ont bénéficié de l'exclusivité », a-t-il révélé. La lenteur dans l'examen des dossiers a également été dénoncée par le premier responsable de Saïdal pour qui les services compétents doivent faire preuve de plus de célérité, soit 48 à 72 heures pour rendre une réponse aux opérateurs. « Il ne faut pas attendre six mois pour ensuite nous dire que le produit est rejeté », a-t-il souligné. Aussi, il a plaidé pour « une politique du médicament plus claire, plus entreprenante et qui encourage la production du générique ». S'agissant du projet de l'usine de production d'insuline située à Constantine, il a assuré que celle-ci entrera en production au plus tard le 15 juillet de l'année en cours, signalant au passage que le personnel a été formé dans une usine du groupe Aventis en Allemagne. Pour ce qui est du bilan de Saïdal pour le premier trimestre 2005, M. Aoun a indiqué que le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dinars « soit 104% de l'objectif » qu'il s'est assigné. La valeur de la production durant la même période a atteint 1,4 milliard de dinars. Pour rappel, le chiffre d'affaires de Saïdal, en 2004, était de l'ordre de 6,5 milliards de dinars.