Le directeur général du CHU de Sétif a convié, mercredi dernier, les représentants de la presse nationale à un point de presse. Le premier responsable du centre hospitalo-universitaire a tenu de prime abord à brosser un tableau sur les conditions de travail presque impossibles dans l'un des plus anciens hôpitaux du pays inauguré, faut-il le rappeler, en 1939 : « L'état des lieux est déplorable. Les conditions de séjour des malades sont à la limite de l'acceptable. Il ne faut pas se voiler la face. La réhabilitation de certaines infrastructures sanitaires fait désormais partie de nos priorités. Cependant, nos moyens financiers estimés à 4 milliards de centimes demeurent insuffisants, eu égard à l'état général d'une infrastructure vétuste... » Yacine Rabahi a présenté, avant d'ouvrir le débat qui s'est presque focalisé sur la maternité de l'hôpital Mère et enfant, les grands axes du plan d'action de l'année en cours. Ce dernier s'articule principalement autour de la réouverture du service de neurologie, fermé depuis dix ans. « Actuellement, les accidents vasculocérébraux (AVC) n'ont pas de place précise au CHU. Pour rétablir ces malades dans leur droit, on compte rouvrir le service d'ici la fin de l'année. Tout est mis en œuvre pour que nous soyons au rendez- vous », dit le directeur du CHU, tout en précisant que le service précité sera sous la coupe de quatre neurologues dont deux sont déjà à pied d'œuvre. La réinstallation d'une unité des brûlés, fermée depuis le départ des Chinois en décembre 2003, est d'actualité : « Pour une meilleure prise en charge de cette catégorie de malades, une unité sera installée au service de chirurgie générale. Les deux plasticiens chinois et trois médecins algériens, qui prendront par la suite le relais, se chargeront de cette spécialité qui a été mise en veilleuse ces dernières années. » Il est aussi question de l'aménagement d'un service devant se charger du dépistage du sida n'étant plus un sujet tabou aujourd'hui. A cet effet, un montant de 5 millions de dinars de l'enveloppe globale de 120 millions de dinars, destinés aux opérations de maintenance et d'acquisition des équipements, a été dégagé. Les détenus nécessitant une hospitalisation seront dans un avenir proche transférés vers une unité spécifique, fonctionnelle dans différents CHU du pays. La question de la médecine légale qui a fait ces derniers temps couler beaucoup d'encre est, selon le premier responsable de l'hôpital, définitivement réglée : « Le CHU dispose de trois médecins légistes. Les autopsies des corps s'effectuent à Sétif. Le temps des évacuations vers Constantine et Batna est révolu ... » L'ascenseur, ayant attisé des années durant le calvaire des cardiopathes obligés d'emprunter les escaliers, sera installé au niveau du service. Une enveloppe de 77 millions de dinars a été, dans le cadre des opérations planifiées, dégagée pour doter les laboratoires, les blocs opératoires et les services de réanimation, de gynéco-obstétrique et de néonatologie d'équipements spécifiques. L'attribution des marchés, les services qui font défaut, les œuvres sociales et les problèmes qui minent la maternité ont été les principaux points abordés par les journalistes. A propos du premier point, M. Rabahi déclare : « Des instructions fermes ont été données au service des marchés qui ne peut étudier un avis d'appel d'offres s'il ne fait pas l'objet de plus de six soumissions. Le service concerné par l'opération est directement impliqué. Le point de vue des praticiens est prépondérant. Pour cette opération particulièrement, je veille personnellement pour que tout se passe dans la transparence totale. » L'équipe dirigeante du CHU englobant 28 services ambitionne d'ouvrir à moyen terme les services de rhumatologie, d'endocrinologie, de gastro-entérologie et surtout du cancer en attendant l'inauguration du centre anticancéreux. En réponse à notre question relative à la pétition signée par plus d'une centaine de travailleurs qui réclament des comptes à la contestée commission des œuvres sociales n'ayant présenté, selon la plateforme de revendications, aucun bilan financier ou moral, et ce, depuis six ans, le directeur rétorque : « Je n'ai pas eu vent de cette pétition. Je ne peux de ce fait me prononcer. » A propos des problèmes de fonctionnement de la maternité qui enregistre environ 50 accouchements par 24 heures, le directeur général révèle : « Le manque de praticiens spécialistes a altéré la qualité des prestations. Ce déficit a engendré de sérieux problèmes qui ont terni la réputation de la maternité ne pouvant répondre aux sollicitations des patientes orientées par les autres structures sanitaires de la wilaya et des wilayas limitrophes. Avec les quatre gynécologues et l'arrivée prochaine d'une équipe chinoise, la situation sera, sous peu, maîtrisée. Mais pour régler une fois pour toutes le problème, on doit trouver un spécialiste de rang magistral devant en sus prendre en charge la formation post-graduée... »