A la demande récurrente d'une solution à la remontée des eaux dans la palmeraie, le wali rétorquera : « Nos efforts doivent converger ; la remontée est un phénomène naturel dû à l'utilisation insensée de l'eau et Taibet ne sort pas du lot ; le gaspillage l'étouffe à présent. » Constituée des trois communes que sont Bennaceur, Mnogueur et son chef-lieu de daïra, Taibet recense quelque 270 marécages situés dans les quartiers et à proximité des périmètres agricoles. La population autant que la palmeraie sont plus menacées que jamais par la remontée des eaux qui ronge toute la région. Mais c'est surtout la palmeraie traditionnelle qui est la plus menacée de l'avis des agriculteurs qui demandent une intervention d'envergure allant au-delà des campagnes épisodiques de remblayage. Cette zone de terroir du palmier dattier est d'autant plus en danger qu'elle a une particularité tout à fait unique par rapport aux autres zones productrices de la wilaya. Il s'agit de terrains bhour où les anciennes plantations n'étaient nullement irriguées, car le palmier se nourrissait des eaux souterraines avant d'être inondé par les eaux remontantes qui ont fortement altéré la production au point de vue qualité et quantité. Les zones marécageuses bénéficient, en effet, actuellement d'un programme de remblayage initié par les communes à la veille de l'été dans le cadre de la lutte contre les vecteurs de maladies estivales. Programme réédité chaque année sans grand résultat en l'absence d'une politique de gestion de l'eau dans une daïra où certains quartiers reculés sont dépourvus de réseau d'eau potable et s'approvisionnent par le biais de camions-citernes. Mais qu'à cela ne tienne et au-delà de la surutilisation, les choses bougent. A Taibet, on a le sens de l'initiative. Et là, il est à remarquer que la proximité de la wilaya d'El Oued - sans cesse citée comme exemple en matière d'expérimentation agricole lors des sessions de l'APW - est profitable aux agriculteurs de Taibet. Taibet qui, située à 200 km de Ouargla aux frontières d'El Oued, ne souffre pas de la léthargie chronique des autres zones agricoles. Ainsi et à l'instar de celle d'El Oued largement commercialisée dans les wilayas environnantes y compris Ouargla, la pomme de terre made in Taibet sera bientôt sur les étals. L'expérimentation de la patate est avantageuse, pensent les agriculteurs de celle-ci contents des bonnes prévisions de récolte des techniciens de la subdivision qui prévoient un rendement de 300 q de pomme de terre à l'hectare. Toujours dans le domaine de l'agriculture, le chômage qui se propage stimule une volonté de reprise de l'activité agricole préservée jusque-là essentiellement grâce à l'ancienne génération. Taibet recense pas moins de 377 demandes de terrains à mettre en valeur émanant principalement des jeunes qui veulent renouer avec l'agriculture et qui décrient d'ores et déjà la bureaucratie et la lenteur dans le traitement des dossiers. A leur doléance, le wali annoncera une distribution imminente des titres qui les feront bénéficier de 2 ha chacun dans le cadre du nouveau programme de mise en valeur. Taibet, où le problème crucial de la remontée des eaux fait parfois oublier un autre problème non moins grave, à savoir l'isolement et l'ensablement ,bénéficiera de projets d'ouverture de pistes agricoles et de réalisation de routes qui assureront la liaison entre les différentes localités telles Delilai et Berrahmoune. La nouveauté de cette visite de l'exécutif est la réponse positive concernant l'ouverture d'annexes Sonelgaz et CNAS qui ont de tout temps constitué une des préoccupations majeures de la population lassée par des déplacements fréquents vers Touggourt.