Un séminaire sur la modernisation des techniques et méthodes d'enseignement de la langue arabe s'est tenu hier au lycée Hassiba Ben Bouali, à Alger. Organisée par le ministère de l'Education nationale, cette rencontre, qui a regroupé les inspecteurs de l'éducation de la langue arabe, des membres des groupes spécialisés de la discipline relevant de la commission nationale des programmes, des enseignants de chaque wilaya, a pour objectif de dégager une stratégie destinée à promouvoir de nouvelles méthodes et techniques d'enseignement de la langue arabe. A l'ouverture des travaux de cette manifestation, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a brossé un tableau peu reluisant de la situation de l'enseignement de la langue arabe en Algérie. M. Benbouzid, qui gère depuis de longues années le département en question, ne comprend pas comment des élèves qui ont suivi l'enseignement des autres filières en langue arabe ne décrochent pas la moyenne requise en cette matière. « La langue arabe est la langue nationale et officielle, elle est aussi la langue d'enseignement dans les différents cycles, que ce soit dans les écoles publiques ou privées. De ce fait, elle doit être au cœur des préoccupations des éducateurs et des spécialistes, et ce, dans le but d'améliorer son enseignement puisqu'elle est considérée comme un élément important de la cohésion sociale », a indiqué l'orateur qui explique en outre que son département a réalisé une analyse des résultats du baccalauréat de ces dernières années. Celle-ci fait ressortir que les notes obtenues en langue arabe et dans les différentes filières sont en dessous de la moyenne. Le même constat est établi pour ce qui est des sciences de la nature et de la vie. Une filière qui renferme un grand nombre d'élèves et dont 50% obtiennent chaque année en langue arabe une moyenne inférieure à 10/20. Ce déficit résulte, selon M. Benbouzid, de la régression scientifique, technologique et culturelle enregistrée dans notre société et les sociétés arabes d'une manière générale. « Nous devons relever le défi en introduisant les instruments et les moyens adéquats permettant le développement et la maîtrise de la langue arabe. Toutefois, cette démarche ne concerne pas uniquement la langue arabe, mais également les langues étrangères telles que l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol, l'italien et le japonais », a-t-il affirmé. M. Benbouzid a évoqué dans son discours l'introduction de l'outil informatique dans les établissements du secondaire, un élément qui contribue à l'amélioration de l'enseignement de la langue arabe...Le conférencier a soutenu que les élèves qui passent au cycle moyen ou secondaire doivent connaître parfaitement les éléments de base de la langue arabe et ce, pour pouvoir poursuivre leur cursus sans aucune difficulté. Par ailleurs, et en marge de ce séminaire, M. Benbouzid a indiqué, concernant les écoles privées, qu'il a été enregistré le dépôt de 70 dossiers qui sont actuellement à l'étude et que pour le moment 10 établissements privés ont reçu l'aval, donc agréés par le ministère. « Nous sommes très surpris et en même temps très satisfaits », dira M. Benbouzid qui rappellera que son département reste intransigeant sur la question de la langue arabe. « Les cours doivent être prodigués en langue arabe, les lois de la République sont appliquées sur tous les Algériens sans aucune exception », dira le ministre. Pour ce qui est de la grève du Conseil des lycées d'Alger (CLA), le ministre a refusé de commenter la démarche du syndicat, arguant que sa première préoccupation est l'application de la réforme du système éducatif.