Plus de 50% des moyennes obtenues en langue arabe lors des épreuves du Bac sont en dessous de 10. La réhabilitation des méthodes d'enseignement de la langue arabe dans tous les paliers de l'enseignement fondamental est l'une des priorités de la réforme du secteur éducatif. A cet effet, une rencontre nationale sur les perspectives du développement des méthodes d'enseignement de la langue arabe regroupant pas moins de 120 linguistes et enseignants a été tenue, hier, à Alger. Conformément, donc, aux directives du président de la République, le ministre de l'Education a réuni tous les acteurs de son secteur afin de les sensibiliser quant à l'importance de développer et promouvoir notre langue «nationale» et «officielle». «La langue arabe doit être le centre d'intérêt des éducateurs et des enseignants pour qu'elle puisse retrouver sa première vocation notamment comme moyen d'éducation et de consensus social», dira M.Benbouzid. Voulant être plus persuasif, le ministre explique que plus de 50% des moyennes obtenues en langue arabe lors des épreuves du Bac sont en dessous de 10, «ce qui reste intolérable du moment que tout le cursus éducatif des élèves s'effectue dans cette langue», se désole le ministre. Pour ce responsable, la stratégie relative à la réhabilitation de cette langue est déjà arrêtée, elle est basée principalement sur la formation des enseignants, laquelle devrait s'effectuer au cours de l'année scolaire. «Tout en assurant leurs cours, les enseignants reçoivent en parallèle des formations en guise de recyclage de leurs connaissances et de leurs méthodes pédagogiques», indique le premier responsable du secteur. Selon les perspectives arrêtées par le ministère pour les dix années à venir, 100.000 enseignants devraient recevoir des formations académiques dans l'optique d'améliorer leur niveau. En fait, souligne le ministre, la volonté et les moyens humains sont disponibles pour réussir cette réforme, ce qui manque, explique-t-il, ce sont les moyens pédagogiques et financiers. Toutefois, poursuit-il, «cela devrait venir par la suite». D'ailleurs, un programme d'élaboration de manuels scolaires est mis en branle par des spécialistes, lesquels seront mieux adaptés aux besoins de notre époque. «Les programmes et les manuels didactiques et pédagogiques de la langue arabe doivent être mieux élaborés et plus attrayants», préconise M.Benbouzid. En fait, l'objectif de la tutelle dans cette mise en valeur de la langue réside dans le fait que les enseignants pourront maîtriser davantage cette langue et s'ouvrir sur les nouveaux concepts des stratégies d'apprentissage, notamment à travers la maîtrise des techniques d'information et de communication. Un ambitieux programme d'introduction de l'outil informatique dans tous les établissements est prévu dans le cadre de cette réforme. «Les nouvelles technologies d'apprentissage incitent davantage au développement des langues. Notre souhait est que des logiciels en langue arabe soient plus disponibles et beaucoup plus utilisés», ajoute M. Benbouzid. Abordant le côté financier de la réforme, le ministre explique que le gouvernement a dégagé une enveloppe importante pour ce secteur. «55% de l'enveloppe globale réservée à l'enseignement en général ont été consacrés à notre secteur», explique le ministre. Seulement, il semble que cette somme reste insuffisante par rapport aux besoins de ce gigantesque chantier. «Nous comptons construire dans les 10 années à venir 1000 établissements, 400 lycées et 500 salles de sport, doter tous les établissements scolaires de PC et procéder au recyclage de tous les enseignants», explique Benbouzid et d'ajouter: «Ceci va nous coûter cher». Pour sensibiliser davantage sur l'ampleur des dépenses, le ministre explique que, pour l'unique année 2004-2005, la formation des enseignants a coûté pas moins de 60 milliards de centimes. Cette somme est appelée à doubler l'année prochaine. Interrogé sur le devenir des écoles privées après l'ultimatum qui leur a été lancé afin qu'elles se conforment au cahier des charges et ce, avant la prochaine rentrée scolaire, le ministre en restant optimiste déclare: «Plus de 70 dossiers ont été déposés à notre niveau, 10 ont déjà reçu l'aval. Ce que je peux dire c'est que ces écoles se conforment davantage au cahier des charges.» Revenant sur le conflit qui l'oppose aux deux syndicats autonomes de l'éducation, le ministre explique que son instance n'a aucun problème avec ces derniers. «Ils devraient s'adresser au ministère du Travail pour l'obtention de l'agrément et non pas s'en prendre à nous», clame-t-il. Concernant le dialogue revendiqué par ces syndicats, le premier responsable du secteur explique que les enseignants qui ont un problème quelconque doivent s'adresser à l'académie et non pas au ministère.