La Cinémathèque d'Alger abrite depuis hier la semaine du film iranien entamée avec le film Le vent nous emportera réalisé en 1998 par Abbas Kiarostami. Suit un débat animé par Mme Agnès Devictor, spécialiste du cinéma iranien. Le film fait état d'une histoire interprétée par l'image plus que par la narration. Behzad rend visite à Siah Dareh, une communauté kurde d'Iran, pour assister à une cérémonie funéraire. Mais la moribonde Mme Malek s'accroche à la vie. En attendant sa mort, Behzad visite les alentours. Un petit écolier, Farzad, lui sert de guide à travers les rues du village. Comme il ne tient pas à ce que l'on sache l'objet de sa visite, il raconte qu'il est à la recherche d'un trésor. Durant son séjour, il découvre la réalité sociale des gens qui l'entourent. Suit le débat. Mme Agnès Devictor relève que Abbas Kiarostami est un réalisateur qui focalise plus sur l'image que sur la narration. Aussi, il prend cette précaution de « ne pas prendre en otage le téléspectateur » en évitant la dramatisation, la narration et l'utilisation excessive de la musique. En parallèle, il n'utilise pas d'acteurs professionnels pour réaliser ses films. Il engage « des gens ancrés dans la réalité sociale ». Dans le film, le réalisateur utilise des sons plutôt que de la musique. Agnès Devictor voit que la musique constitue pour Abbas Kiarostami « une béquille narrative », alors qu'il donne la priorité à l'image. Comme il refuse de verser dans le mélodrame, alors que la musique « renforce le mélodrame ». La semaine du cinéma iranien comprend trois films : Le vent nous emportera, Le Ballon blanc (2004) de Jafar Panahi, et un autre film de Kiarostami, Mercredi 4 mai (2001).