Avant même que l'épisode des anomalies de 210 logements d'Errasfa, soulevées par cinq membres de l'APC de Bou Saâda (El Watan du 16 mars 2004), ne connaisse son épilogue, voilà qu'une autre affaire éclate au grand jour faisant état d'agissements considérés comme « répréhensibles ». Ces derniers mettent en cause l'APC de Bou Saâda et l'agence foncière de la même localité, quant au « détournement de ces 210 logements de leur vocation première pour les verser dans les méandres de la sphère de spéculation ». Cela s'est vérifié dans la démarche entreprise par l'APC de Bou Saâda par l'introduction pour approbation et à l'insu de six membres de cette même APC, d'une délibération portant n° 13 en date du 24 février 2004 inhérente à la liste nominative des bénéficiaires des 210 logements. Liste se composant de 152 personnes étrangères au quartier Errasfa. Choqués par la confection de cette délibération qu'ils considèrent « insidieuse », les six membres de l'APC réagissant à cet acte, qui relève à leurs yeux de « falsification d'un document officiel », interpellent les autorités administratives et judiciaires pour mettre un terme à cette dérive. L'autre intervenant dans cette affaire est l'agence foncière de Bou Saâda, qui en se basant sur la liste nominative contenue dans la délibération n° 13 du 24 février 2004, s'est soustraite à sa responsabilité dans la distribution des logements, tel que stipulé dans le manuel des procédures (élaboré par la Banque mondiale), en chargeant, à en croire la correspondance du 31 mai 2004 adressée au P/APC, le comité de quartier d'Errasfa de conduire l'opération de distribution des 210 logements. Selon les termes de cette correspondance, l'opération de distribution a été effectuée lors d'une assemblée générale tenue au quartier Errasfa et un PV y afférent a été établi. L'agence foncière, contactée par fax le 30 juin pour vérifier cette information, n'a pas daigné nous répondre. Donc, sans l'approbation par les services de la daïra de la délibération n° 13 du 24 février 2004 relative à la liste nominative des bénéficiaires, lesquels, faut-il le souligner, ont exigé par correspondance n° 983 du 27 mars 2004, l'approbation préalable de cette liste par le bureau d'études El Botti, l'opération a été menée à son terme avec une célérité déconcertante. Cette liste, présentée à ce bureau d'études, a été rejetée. A la lecture du manuel des procédures de la Banque mondiale, il apparaît clairement que, aussi bien l'APC de Bou Saâda que l'agence foncière disposent des mêmes fichiers des familles à reloger, donc de la liste des véritables bénéficiaires dont dispose le bureau d'études El Botti de Bou Saâda. A y voir de plus près, il y a vraisemblablement anguille sous roche sinon pourquoi s'acharne-t-on, pour l'un, à falsifier une délibération en modifiant la composante de la liste des bénéficiaires, et pour l'autre, à se soustraire à sa responsabilité de distribuer ces logements en chargeant dans la précipitation le comité de quartier d'Errasfa de le faire à sa place ? En tout cas, le projet de résorption de l'habitat précaire d'Errasfa, financé par la Banque mondiale, semble être un leurre, par le fait même que des étrangers au quartier vont bénéficier de ces logements, chose dénoncée par quelques citoyens d'Errasfa et l'impact du financement de ce projet RHP s'avère sans effet, par le fait même que ce bidonville ne sera pas démoli c'est là où l'objectif de la BM a échoué.