Selon des études faites par l'Union nationale des agences immobilières (UNAI), l'immobilier est évalué actuellement en Algérie juste à 30% de sa valeur réelle. Cet état de fait a été imposé par les fausses déclarations à l'occasion des transactions immobilières. Des transactions qui brassent des milliards de dinars, mais dont une grand partie échappe totalement à l'administration fiscale. D'ailleurs, apprend-on, les services du cadastre sont en train de répertorier par voie aérienne des poches de terrain qui sont difficilement visibles au niveau des communes de certaines grandes villes. Car, ajoute notre source, l'Etat ne possède pas de statistiques fiables et actualisées qui lui permettent d'identifier les acteurs agissant sur le marché de l'immobilier. Ceci dans le sens où, en l'absence d'une banque de données concernant ce secteur d'activité de refuge pour les détenteurs de gros fonds, il est pratiquement impossible d'assainir le marché immobilier, ajoutera notre source. Un marché autour duquel gravitent toutes les activités essentielles de l'économie nationale. La question acquiert, aujourd'hui, toute son importance avec l'arrivée graduelle des investisseurs étrangers. En référence aux pratiques en usage actuellement, ces investisseurs n'arrivent pas à se déterminer par rapport aux cours du marché algérien de l'immobilier. Certains ne veulent même pas avoir affaire aux organismes publics. Ils préfèrent plutôt s'adresser aux agences immobilières qui connaissent les réalités du terrain. Or, soutient un agent immobilier sollicité pour ce genre de demandes, « il est impensable de traiter une transaction immobilière avec un investisseur étranger avec le vide juridique qui caractérise ce secteur d'activité ». Il citera l'exemple d'une société étrangère qui a failli quitter le pays à cause de l'expiration de son bail de location établi dans les pratiques antérieures à 23 mois. C'est d'ailleurs l'UNAI, affirme un de ses membres, qui a sauvé cette société et obtenu des baux de location plus longs, avec le concours de la Chambre nationale des notaires. Mais toujours est-il que les partenaires étrangers ont besoin d'une plus grande transparence pour jauger ce marché, sachant que l'Algérie va adhérer incessamment à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et a déjà signé l'accord d'association avec l'Union européenne (UE). Les engagements pris avec ces deux partenaires, en plus de ceux pris dans le cadre bilatéral avec les Etats, lui imposent dès maintenant d'agir au plus vite, tient à relever Abdelhakim Aouidat, premier vice-président de l'UNAI. Dans ce cadre, il indiquera que la Banque mondiale (BM), par le biais du ministère de l'Habitat, avait sollicité l'UNAI pour avoir des données sur les tendances sociologiques des Algériens. Une sollicitation qui s'inscrivait dans le cadre d'une étude sur la situation du logement au plan de la valeur réelle de l'immobilier, est-il précisé.