L'exercice de la profession d'agent immobilier devrait être soumis à l'agrément préalable du ministère de l'Habitat après avis de l'Union nationale des agences immobilières (UNAI). C'est là l'objectif principal que vise cette association professionnelle dans le cadre d'une démarche globale envers les pouvoirs publics. Ceci à la faveur de la tenue aujorud'hui, à la salle du Bowling club du parc d'attraction de Ben Aknoun (Alger), d'une assemblée générale extraordinaire (AGO) de l'UNAI. « Face à un marché qualifié par les professionnels d'anarchique, l'UNAI est décidée à peser de tout son poids pour remédier à cette situation », nous affirme son président Hacène Djebbar. Celui-ci ne manquera pas de signaler que cette AGO servira surtout à débattre d'une mouture de texte de loi que l'UNAI compte déposer auprès des autorités compétentes. Ce texte prévoit, notamment, la création d'une commission chargée d'étudier et d'émettre des avis sur les demandes d'agrément d'agent immobilier. Cette commission devrait être composée des représentants du ministère de l'Habitat, des Finances et de l'Intérieur ainsi que de ceux de la Chambre algérienne de commerce et de l'UNAI. Son mandat serait de trois années et elle aura la latitude de faire appel à toute personne susceptible de l'éclairer dans ses travaux. Mais le plus important dispositif inclus dans cette mouture est que « les agents immobiliers en activité le jour de la parution du décret sont tenus de régulariser leur situation dans l'année qui suit la date de parution de ce texte ». A ce sujet, Abdelhakim Aouidat, premier vice-président de l'UNAI, tient à insister sur l'aptitude professionnelle pour être agent immobilier. « L'accès à cette profession devra, dans ce cadre, être réglementé suivant des conditions basées sur la formation et l'expérience », dira-t-il. Il citera l'exemple de ceux qui ont activé dans des organismes tels que l'OPGI, la DUCH ou l'EPLF. C'est pourquoi, le texte proposé au débat précise que « l'agrément est donné à titre personnel pour une durée indéterminée (...). Il ne peut être ni cédé ni transmis par voie de succession sous quelque forme que ce soit ». Une disposition qui contribuera à l'assainissement de ce secteur d'activité, « parasité par certains agents immobiliers qui aiment activer dans l'ombre », rappellera M. Aouidat. A court terme, l'UNAI espère constituer une banque de données fiables à propos de toutes les transactions immobilières. Cela serait un outil inespéré pour les autorités compétentes afin de cerner réellement le marché de l'immobilier, surtout quand une étude de l'UNAI fait ressortir que « le marché de l'immobilier est évalué actuellement en Algérie juste à 30% de sa valeur réelle ». Cela est dû essentiellement aux fausses déclarations relatives aux transactions concernant les achats immobiliers. L'UNAI, désormais partenaire officiel de la CNEP Banque pour les ventes de logements (et autres produits immobiliers) de particulier à particulier, veut agir sur un terrain assaini par une réglementation appropriée. Actuellement, il existe 2762 agences immobilières qui activent sur le territoire national, sans parler de celles qui travaillent dans l'informel. A elle seule, la wilaya d'Alger prend 43,22% de ce chiffre. Créée le 11 mai 1998, l'UNAI agit pour la défense des intérêts matériaux et moraux de cette corporation. Cette union, dont le siège se trouve à Oran, est dirigée par un bureau composé de onze membres, dont le président et quatre vice-présidents. Ils sont élus par l'assemblée générale pour un mandat de trois années.