Le port de Djendjen, à l'instar de la défunte zone franche de Bellara et de la ligne de chemin de fer, demeure parmi les infrastructures réalisées à prix d'or dans la wilaya de Jijel mais dont l'efficacité et les bienfaits ne sont pas perceptibles par le citoyen. Le séminaire organisé, mardi dernier, à Jijel autour de la stratégie de développement de ce port a révélé d'ambitieux projets, notamment l'ouverture de lignes régulières par la société algéro-française Safina et la Cnan-Méditerranée et en faire un port de transbordement pour le trafic par conteneur. Des projections qui existent depuis déjà des années mais qui jusque-là n'ont jamais connu une réelle concrétisation. Cette situation est due essentiellement au fait que les contraintes n'ont jamais été concrètement étalées avec lucidité pour espérer une véritable prise en charge. Déjà le port lui-même souffre de divers handicaps. Ajouter à cela l'inexistence de couloirs routiers à même de canaliser le trafic dont la dynamisation du port a cruellement besoin. Le wali de Jijel, Ahmed Maâbed, semble avoir compris la situation puisqu'il ne ménage aucun effort pour transformer le tronçon de la RN 43 qui sépare Jijel de Béjaïa en route nationale. Des travaux gigantesques y sont actuellement menés pour élargir la voie et éradiquer les points noirs qui sont la hantise des camionneurs durant l'année et des estivants pendant l'été. Mais la voie du salut pour le port de Djenden passera inévitablement par la RN77 qui doit le relier à la RN5 et à l'autoroute est-ouest dont les études devraient être confiées à un bureau d'études étranger après la décision de changer le tracé. Vingt années durant, on s'était étrangement accroché au tracé qui traverse la commune de Texenna avant d'être abandonné ! Le port de Djendjen, c'est aussi une infrastructure dont les travaux n'ont pas été réellement finalisés puisque des hectares de terre-plein attendent un revêtement. Le plus sérieux des handicaps reste sans conteste la forte agitation du plan d'eau. C'est ce qui justifie la décision d'inclure les travaux au port de Djendjen dans le cadre du plan quinquennal. Outre le terminal d'éclatement pour lequel 65 ha sont retenus, les travaux concerneront essentiellement le prolongement de la digue nord sur 300 ml et le rétrécissement de la passe pour assurer une meilleure sécurité des navires à l'intérieur du port. Des travaux qui, une fois terminés, permettront l'envol de l'activité dans ce port, conçu initialement pour le trafic de 4,5 millions de tonnes par an.