A l'invitation de l'Institut des relations internationales (IDRI), l'ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Jean-Pierre Juneau, a animé, hier, à la résidence El Mithak, une conférence-débat intitulée « Regard canadien sur la nouvelle OTAN et le dialogue méditerranéen ». M. Juneau s'est efforcé, au cours de son intervention, à donner un aperçu exhaustif des nouvelles missions assignées à l'Alliance atlantique, après la fin de la confrontation Est-Ouest. Le conférencier a évoqué, entre autres, les perspectives ouvertes, en termes de coopération, par le sommet de l'OTAN tenu en juin 2004 à Istanbul. Au chapitre des nouvelles missions, le représentant permanent auprès de l'Alliance atlantique a indiqué que l'OTAN se prédestine à jouer un rôle plus politique pour, a-t-il dit, relever le défi de la sécurité. Révélant le projet de l'« organisation » de soigner son image auprès des opinions arabes, généralement critiques concernant ses activités, Jean-Pierre Juneau s'est étalé sur la portée des missions menées par l'OTAN en Afghanistan, au Kosovo et en Irak. A l'occasion, l'ambassadeur du Canada auprès de l'OTAN a fait part de contacts prometteurs entre son organisation avec des pays comme le Qatar et le Koweït. Abordant le dossier du dialogue méditerranéen, entamé par l'OTAN avec 7 pays de la rive sud de la Méditerranée en 1994, dont l'Algérie, M. Juneau a mentionné qu'il s'agit d'un cadre de coopération laissant la possibilité aux pays de définir, eux-mêmes, la nature de l'association qu'ils souhaiteraient entretenir avec l'Organisation du traité de l'Atlantique nord. Outre de viser une coopération en matière de lutte antiterroriste et d'œuvrer à la stabilité régionale, le conférencier a précisé que le dialogue méditerranéen permet à ses membres de bénéficier d'une mise à niveau de leurs armées et d'une expertise dans les domaines de la réforme et de la gestion des ministères de la Défense. L'ambassadeur du Canada auprès de l'OTAN a exprimé, par ailleurs, le souhait de « dépasser les simples énumérations d'activités et de jeter les jalons d'une coopération complète ». Un souhait auquel à répondu, sans ambiguïté, un des membres du Comité de suivi du dialogue méditerranéen de l'OTAN pour la partie algérienne : « Je suis ici pour vous confirmer l'adhésion totale de nos forces sous le parrainage du politique. » Celui-ci ajoutera que l'Algérie est prête à consentir les sacrifices financiers nécessaires pour atteindre les « coûteux objectifs d'opérabilité » tracés par les programmes de l'OTAN. Se disant satisfait du parcours de l'Algérie au sein du dialogue méditerranéen, M. Juneau a formulé un second vœu : celui de voir notre pays rejoindre l'espace francophone. Il a précisé également la volonté de son pays d'aller vers des échanges plus équilibrés dans le domaine de la sécurité avec l'Algérie. Un pays, a-t-il dit, qui lui a laissé une « impression très positive ».