Bilan n Lancé en 1995 sur la base d?un article de la loi de finances complémentaire pour l?année 1994, le processus de privatisation des entreprises publiques n?arrive toujours pas à atteindre sa vitesse de croisière. Il est vrai que des entités économiques ont changé de main depuis, mais leur nombre n'en reste pas moins loin des objectifs fixés au préalable. Sur ce registre, il y a lieu de rappeler que la première vague de privatisation devait concerner quelque 250 unités. Seulement, bon nombre d?entre elles n?ont pas trouvé repreneur. Cela n?a pas, pour autant, découragé le gouvernement dans sa politique. Ainsi a été lancée, en 1997, une nouvelle vague de cession des entreprises publiques au privé. Au nombre de 89, celles-ci étaient constituées principalement de briqueteries, d?hôtels urbains et d?entreprises de boissons. Confiée au Conseil national de la privatisation, créé à cet effet, l?opération s?est soldée par un échec malgré les dispositions prises par les pouvoirs publics pour attirer les repreneurs nationaux et étrangers. En 2000, une troisième vague de privatisation a été annoncée. Le nombre d?entreprises concernées était de 910. Mais encore une fois, les résultats n?ont pas été au rendez-vous. Devant ces échecs répétés du processus de privatisation, les pouvoirs publics ont promulgué, à partir de 2001, une batterie de lois allant dans le sens de la promotion de l?investissement. De même, toutes les entreprises publiques, quelle que soit leur situation financière, ont été déclarées «éligibles à la privatisation» par un texte de loi. Sur cette lancée, le ministère des Participations et de la Promotion des investissements publie sur son site Internet, le 9 novembre 2004, une liste nominative de quelque 1 230 entreprises publiques à privatiser. Yahia Hamlaoui, l?ex-ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé des Participations et de la Promotion des investissements, tablait à l?époque sur la privatisation de «plus de 100 entreprises à fin 2004», soit une moyenne de 50 entreprises privatisées par mois. Toutefois, ces prévisions ont été démenties par la réalité du terrain puisque jusqu?à mai dernier, seulement 144 entreprises ont été privatisées comme l?avait annoncé le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, à l?APN. Selon des sources fiables, le chiffre de 200 entreprises privatisées en 6 mois avancé par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, lors de sa récente visite en France était faux. Le ministre se serait trompé, selon les mêmes sources.