270 opérations de cession d'actifs ont été réalisées depuis 2003. C'est le nouveau chiffre donné hier par le premier responsable en charge du secteur de la privatisation et de la promotion des investissements, Hamid Temmar, invité au forum hebdomadaire de l'ENTV. Sur les 270 opérations, 45 sont des cessions d'actifs isolés (vente de hangars, entrepôts, magasins...). Il y a aussi 65 entreprises cédées aux institutions publiques (wilayas et administrations) et 167 opérations de privatisation (totale, partielle, cession aux travailleurs et partenariat). C'est en 2005 que le processus de privatisation a pris sa vitesse de croisière, notamment pour les privatisations totales où il a été enregistré 52 opérations contre 6 en 2003 et 9 en 2004, soit un total de 67 entreprises entièrement cédées. Pour les autres formes de privatisation, le MPPI parle de 22 opérations de cession partielle, 60 opérations de cession au profit des travailleurs et 18 opérations de partenariat. Ces opérations de privatisation ont rapporté à la caisse d'Etat 57 milliards de dinars avec un investissement de 91 milliards de dinars. Les repreneurs desdites entreprises ont pris à leur charge, d'après Hamid Temmar, le paiement du passif à hauteur de 25 milliards de dinars sur un total de dette de 32 milliards de dinars. Les Domaines ont récupéré à l'issue des différentes opérations précitées 88 ha qu'il vont mettre à la disposition des investisseurs. En plus du maintien de 12 000 emplois, les privatisations, selon le ministre, ont été derrière la création de 7000 autres. Les nationaux ont constitué 70% des repreneurs contre 30% aux étrangers. Néanmoins, relève M. Temmar, « les repreneurs nationaux n'ont pas les moyens nécessaires pour racheter les entreprises ». Les pouvoirs publics comptent ainsi opter pour une nouvelle approche dite « proactive », visant à aider les repreneurs nationaux à acquérir les entreprises mises en vente à travers la facilité de paiement. Ainsi, il sera demandé à tout repreneur de payer seulement 30% du prix de l'entreprise au départ et le reste sera échelonné sur cinq ans. Cette nouvelle approche est censée accélérer le rythme des privatisations jusque-là tâtonnant. L'Etat, d'après le ministre, « doit impérativement achever le processus de privatisation dans les cinq ou six ans à venir ». Sur les 1270 entités juridiques que représente le secteur public, il y a 1060 entreprises à privatiser parmi lesquelles figurent 145 grandes entreprises, 650 moyennes entreprises et 265 petites entreprises. C'est le secteur de l'industrie sidérurgique, métallurgique, mécanique et électronique (SMME) qui représente le gros des entreprises à privatiser. Le poids de ce secteur est estimé, d'après le conférencier, à 148 milliards de dinars et emploie actuellement pas moins de 221 000 travailleurs, d'où, dit-il, « la nécessité de le privatiser afin de le sauver ». Toujours en termes de poids du secteur économique, c'est le BTPH qui vient en tête avec 434 milliards de dinars et 104 000 salariés. Le secteur des services, quant à lui, pèse 30 milliards de dinars et emploie actuellement 45 000 salariés. Interpellé sur le processus de prise de décision en matière de privatisation, Hamid Temmar a cité trois étapes. La première se situe au niveau des sociétés de gestion des participations (SGP) dites agences de privatisation qui traitent et évaluent les entreprises mises à la vente puis lancent les appels d'offres et négocient avec les repreneurs avant de remettre tout le dossier, pour la deuxième étape, au Conseil des participations de l'Etat (CPE) et au MPPI pour évaluation et prise de décision. Les SGP exécutent, dans la troisième étape, la décision avec un suivi du MPPI. Ce processus de prise de décision dure, d'après le ministre, deux mois au maximum.