Invité au forum de la télévision, samedi dernier, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) a mis à profit cette opportunité pour faire un état des lieux. Premier constat, il n'est pas très réjouissant. Le premier responsable de la structure a dressé un tableau d'où n'ont filtré que peu de satisfactions, à savoir la rénovation du siège de la fédération sur des fonds de la FIFA (projet-Goal), la réorganisation de la direction technique nationale (DTN) avec l'installation de staffs techniques qui ont pour mission de préparer les sélections de jeunes... Second constat, les choses n'avancent pas, comme le souhaitaientMohamed Raouraoua et les membres du bureau fédéral. Dans son intervention, le premier responsable de la fédération a abordé plusieurs chapitres. La refondation du football lui tient toujours à cœur. Il l'évoque dans ces propos : « un conseil interministériel a été consacré au football en novembre 2002, suivi d'une autre réunion consacrée à la prise en charge de l'élite. Plus de 20 décisions avaient été prises et devaient être mises en œuvre. Force est de constaté qu'il n'y a pas eu d'avancée significative des points retenus. Tant que nous ne mettrons pas en place des mesures concrètes, le football restera dépendant de la seule volonté des individus ». Dans la foulée, il balance des chiffres concernant le déficit dans des domaines aussi sensibles que l'encadrement technique, les infrastructures, la faiblesse, parfois même l'inexistence, des moyens financiers au niveau des clubs et ligues et leur conséquence sur le quotidien de ces derniers. Mohamed Raouraoua fait remarquer « aucun club ne dispose de moyens adéquats, c'est-à-dire des installations, une organisation, une aisance financière capable de lui permettre de faire face à n'importe quelle situation pour pouvoir prétendre au statut de professionnel. Il faut un plan de développement qui repose sur des choses concrètes et à l'abri de facteurs exogènes qui sont à l'origine de beaucoup de blocage. Les faibles subventions allouées au football ne facilitent pas son redressement. A titre indicatif, la tutelle alloue 4 milliards de centimes à la FAF. C'est une goutte d'eau dans un océan. Le prochain déplacement de l'équipe nationale en Angola coûtera 1 milliard de centimes. A titre exceptionnel, l'Etat donne à la FAF 35 milliards de centimes qui représentent 50% de notre budget, car la fédération a besoin pour bien fonctionner d'un budget incompressible de l'ordre de 62 milliards ». Ces données seront suivies des chiffres concernant le nombre de rencontres par an (120 000), et il faut payer les arbitres, le nombre de clubs affiliés aux ligues (1520), d'équipes (6000), d'entraîneurs détenteurs d'une licence (1230), du déficit en matière d'encadrement (4000), du nombre de ligues (48 wilayas, 9 régionales, 1 interrégions, 1 nationale). Le président de la FAF a ajouté : « Comment dans un tel contexte peut-on parler d'une participation à une phase finale de coupe du monde ? » L'équipe nationale n'a même pas ses propres installations et infrastructures pour bien se préparer. « A la veille de chaque regroupement, le sélectionneur est obligé de prendre son bâton de pèlerin pour aller à la recherche d'une pelouse où s'entraîner. Arrêtons de rêver ! Le jour où nos clubs et les sélections disposeront de leurs propres installations, le football algérien renouera avec les titres et les honneurs. » Evoquant la situation des clubs, il dira : « Ils sont indigents, si on les compare avec les clubs de quelques pays. Je ne désespère pas de voir un jour les promesses concrétisées. » Pour ce qui est de son avenir à la tête de la fédération, il répond : « C'est prématuré pour se prononcer sur la question. » Au sujet de la compétition, il annonce « à partir de la saison prochaine, il n'y aura plus de match le lundi parce que cela favorise l'absentéisme constaté des travailleurs et surtout des élèves qui forment la plus grande masse de spectateurs qui vont au stade ». Il a promis qu' « il n' y aura plus de rencontre retard, puisque les clubs auront droit à 30 joueurs, et surtout ils s'engageront (ceux qui participent aux compétitions internationales) à travers un cahier des charges à jouer aux dates fixées par la ligue nationale ».