Le 58e Festival de Cannes, qui s'ouvrira mercredi soir avec Lemming de D. Moll et 20 autres films en compétition, se lance aussi dans une nouvelle aventure : la création d'une nouvelle structure appelée l'Atelier du festival. On se souvient qu'en 1998, le festival avait posé les bases de la Cinéfondation destinée à préparer la relève d'une nouvelle génération de cinéastes. Dans la pratique, la Cinéfondation a sélectionné une série de films d'écoles de cinéma à l'échelle internationale pour les lancer au cours de la manifestation. Ensuite, en 2000, au siège du festival à Paris, a été inaugurée La Résidence accueillant chaque année 12 cinéastes étrangers afin de les aider à écrire leurs projets, les réaliser et les montrer au public. Face au succès de La Résidence du festival, certains l'ont surnommée la « Ville Médicis » du cinéma. Cette année, nouvelle aventure, avec la création de l'Atelier du festival qui consiste à réserver un espace convivial près de la Gare maritime de Cannes (village international-Pantiero) où 20 jeunes cinéastes sont invités pour rencontrer producteurs, distributeurs, médias au moment où ils sont déjà prêts à entamer le tournage de leurs films. Les cinéastes algériens qui débutent dans le métier peuvent aussi désormais compter sur l'appui de l'atelier de Cannes en présentant leurs projets à l'adresse e-mail : [email protected]. Cette année, on compte la présence de deux cinéastes africains Mahamet Sal Haroun (Tchad) et Imunga Ivanga (Gabon). Présent aussi, le jeune Palestinien Tawfik Abou Wael et d'autres originaires du Perou, Bosni, Chine, Albanie... Dans la compétition cette année, des cinéastes-phares qui ont déjà été primés à Cannes et que le jury d'Emir Kusturica devra départager : Wim Wenders, les frères Dardenne, Lars von Trier, Gus Van Sant. Forte présence asiatique avec les Chinois Wang Xiaoshuai et Johnny To, le Taïwanais Hou Hsiao-haien, le Japonais Masahiro Kobayashi et le Coréen Hong Sang-Soo. Cette année, pas de documentaire comme le festival a tenté l'expérience l'an dernier avec Michael Moore que le jury de Quentin Tarentino avait, avec une rare audace, primé alors qu'il s'agissait d'une critique très systématique des institutions américaines au plus haut niveau de la hiérarchie. Dans la sélection officielle, une lueur maghrébine unique avec la Marocaine Leïla Marrakchi qui présente à Un Certain Regard : Marock. sLe Maroc aux côtés de l'Afrique du Sud, Sri Lanka, Perou, est présent aussi dans la nouvelle section intitulée Tous les Cinémas du monde. Catherine Deneuve donnera une « Leçon d'acteur », tandis que Sambéne Ousmar livrera la traditionnelle « Leçon du cinéma ». Il faut signaler enfin qu'un record absolu de films fiction a été proposé aux sélectionneurs : 1325 films tournés dans 85 pays. Dans la sphère géostratégique du cinéma, c'est l'Asie qui arrive très largement en tête.