Les enseignants de l'université Djillali Liabes s'acheminent vers le boycott des examens de fin d'année. C'est ce qui ressort de la déclaration émise, à l'issue de l'assemblée générale de la section CNES de Sidi Bel Abbès, par le Dr Boudissa Abdelkader, tenue le 8 mai dernier à la faculté centrale. « L'assemblée générale a décidé à l'unanimité le boycott des examens de fin d'année jusqu'à la prise en charge réelle des problèmes posés par les enseignants et délègue le bureau de la section CNES à entamer toute démarche qu'il jugera utile pour faire aboutir nos revendications », est-il mentionné dans ladite déclaration. Les enseignants de l'université Djillali Liabes, qui ont observé une journée d'action et de mobilisation, le 8 mai dernier, pour « attirer l'attention des pouvoirs publics et de l'opinion publique sur les graves problèmes de blocage et les injustices que vit l'enseignant », ont également dénoncé, lors de leur AG, « la situation imposée aux familles des enseignants, menacées d'expulsion à cause des statuts étranges des logements qu'ils occupent depuis l'an 2000. » Le coordinateur national adjoint du CNES a, récemment, affirmé que « les familles de centaines d'enseignants sont menacées d'expulsion à cause du statut flou et hybride des logements qui leur sont octroyés. » Depuis cinq ans, a-t-il ajouté, la majorité des universités n'ont bénéficié d'aucun quota de logements alors que des milliers d'enseignants vivent le calvaire de la précarité. Les enseignants crient à l'injustice Plus grave encore, des décisions de justice sont déjà prises dans certaines villes comme Chlef, et des huissiers de justice sont envoyés dans d'autres pour « annoncer aux enseignants qu'ils devront, dans peu de temps, évacuer les logements qu'ils occupent. » Le CNES fait aussi état du blocage dans les carrières des enseignants détenteurs du doctorat d'Etat depuis août 2004. « Cette situation serait unique au niveau national », relève-t-il. Et de se demander : « Est-ce concevable que toutes les universités gèrent leurs affaires localement et que les décisions de notre établissement soient entérinées par la tutelle ? » La remise aux calendes grecques de la solution du problème du logement, les blocages survenus suite à une décentralisation non maîtrisée du budget vers les facultés, en particulier la post-graduation et la recherche ainsi que le refus de toute forme de participation des enseignants dans le choix des responsables pédagogiques sont ainsi cités en exemple par les enseignants du CNES. Par ailleurs, l'assemblée générale considère la non-application du décret exécutif n° 03-196, à l'université de Sidi Bel Abbès, comme une injustice de plus. Pour rappel, ce décret institue l'indemnité de poste (ISP).