Le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères, M. Renaud Muselier, a déclaré, hier soir lors d'une conférence de presse animée à la résidence de l'ambassadeur de France à Alger, que la réaction du Quai d'Orsay au message du président Abdelaziz Bouteflika ne va influer pas sur le traité d'amitié entre les deux pays dont la signature est prévue avant fin 2005. « L'histoire s'écrira et s'écrit. On ne peut rien bâtir sur des malentendus », a-t-il dit. « Il y avait une mobilisation totale, réelle, sincère et loyale des autorités algériennes pour la conclusion du traité aux délais impartis », a-t-il assuré. Interpellé sur le sens à donner à l'expression « respect mutuel », évoquée hier par le Quai d'Orsay, Renaud Muselier a estimé que chacun avait le droit « de s'exprimer comme il l'entend pour faire face aux sensibilités de chaque pays ». « Il faut garder son sang-froid. Il y a des hyper-sensibilités autant en France qu'en Algérie qui ont leur propre code de lecture », a-t-il prévenu. Il a indiqué que les deux peuples avaient vécu une guerre avec tout ce qu'elle représentait. « Travaillons autour des faits et la vérité s'imposera d'elle-même », a-t-il préconisé. A la question de savoir si la France allait demander pardon aux Algériens, suite aux crimes commis par le colonialisme, Renaud Muselier a évité de répondre directement. « Il y a un devoir de qualifier les faits et il faut le faire ensemble. Il faut laisser les scientifiques des deux pays travailler pour laisser la vérité émerger », a-t-il déclaré. Renaud Muselier a eu, lors de sa visite à Alger, des entretiens politiques avec le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, le ministre des Affaires étrangères Mohamed Bédjaoui et le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni. Par ailleurs, avant d'annoncer le départ de Francis Heud, consul général à Annaba appelé à d'autres fonctions, à l'ambassade de France à Alger, lors de son discours tenu au siège du consulat général de France, Renaud Muselier, en visite à Annaba, a insisté, une nouvelle fois, sur la nécessité d'une meilleure prise en charge des 573 cimetières chrétiens en Algérie. « J'ai reçu des assurances du chef du gouvernement et de plusieurs hauts responsables algériens pour qu'il en soit ainsi à l'avenir », a-t-il affirmé. Signature du traité d'amitié entre les deux pays avant la fin de l'année, visite du ministre français de la Justice à Alger, les prochains jours, et parallèlement la mise au point finale d'un contrat entre l'Algérie et la société française Suez des Eaux, la coopération et le développement des échanges commerciaux dans les secteurs de l'hydraulique, de l'assainissement, du transport et de l'habitat... ont été parmi les points que le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères a abordés dans son allocution. Suivi attentivement par Hubert Collin de Verdière, ambassadeur de France à Alger, qui l'accompagnait, ainsi que par les consuls de Russie et de Tunisie et des représentants de différentes institutions algériennes, M. Muselier a, par ailleurs, estimé que cette coopération est en plein essor malgré les obstacles et les incompréhensions de part et d'autre des deux frontières. Après avoir affirmé que la frilosité des hommes d'affaires de son pays à investir en Algérie due à l'insécurité a tendance à se dissiper, il a succinctement parlé de contrats commerciaux et de partenariat susceptibles d'être signés avec la visite de travail qu'effectuera prochainement à Alger le ministre français de l'Economie. N. B., Z. C.