Préserver la santé de la mère et de l'enfant est le sujet de l'heure au niveau de toutes les structures sanitaires. A Aïn Defla, également, le moment est à la réflexion et au débat pour tenter d'améliorer la situation tant sur le plan humain que matériel. Rappelons qu'au cours d'une journée d'étude organisée récemment par le secteur, sages-femmes, médecins et spécialistes ont mis l'accent sur l'urgence d'apporter des changements pour diminuer notamment la mortalité néonatale qui est de l'ordre de 19,5 pour mille pour l'année 2005. « Un taux, dira une gynécologue, qu'il faut réduire absolument. » A ce propos, le docteur Deriche, chef du service planification et population à la direction de la santé et de la population (DSP), estime qu'une mise à niveau de tout le personnel médical s'impose pour, notamment, améliorer la qualité des techniques de réanimation. Dans ce cadre, on s'attend, dira notre interlocutrice, à pourvoir les secteurs d'équipement de réanimation sachant comme le fera savoir le docteur Bendali, gynécologue au secteur sanitaire de Miliana, qu'il n'existe pas d'équipe de réanimation en milieu hospitalier ; chose, ajoutera l'intervenante, inadmissible dans une structure où l'on enregistre quelque 2500 accouchements par an et « dans la plupart des cas, poursuivra la spécialiste, c'est la sage-femme qui prend à elle seule la responsabilité d'un accouchement ». Le service planification et population créé à la fin de l'année 2004 vise selon le docteur Derriche à poursuivre le programme de population dont l'objectif essentiel est la prise en charge de la santé reproductive et la planning familial. On apprend à ce propos que 90 % des femmes à Aïn Defla en milieu rural ou urbain utilisent un contraceptif oral. Pour les services concernés, il s'agit d'abord de mener des actions de sensibilisation en direction des couples pour les amener à accepter l'autre moyen contraceptif, celui du stérilet boudé par la femme dont l'utilisation faite d'une manière correcte est efficace et sans risque. Toujours dans un souci d'une meilleure prise en charge de la femme, en générale, et de la mère, en particulier, deux unités de cyto-diagnostic ont été récemment créées, dont l'une, située à Miliana, est tenue par un médecin tandis que la seconde qui se trouve à Aïn Defla est prise en charge par un biologiste. Ces structures qui accueillent des femmes à titre préventif contre le cancer de l'utérus demeurent évidemment insuffisantes, selon notre interlocutrice. En outre, il y a lieu de relever qu'en ce qui concerne les accouchements, une proportion des femmes privilégie une prise en charge à domicile en faisant appel à des sages-femmes ou à des accoucheuses traditionnelles quand elles se trouvent en milieu rural. Actuellement, le service planification et population tente de collecter l'information pour en savoir plus sur le sujet auprès des APC, mais,dira la responsable du service : « Nous nous heurtons à de nombreuses difficultés à commencer par le peu d'enthousiasme manifesté par les communes pour nous fournir des données fiables et à jour. » Signalons enfin que la wilaya de Aïn Defla dispose actuellement de 6 gynécologues dont 3 Chinois et 1 Vietnamien, mais beaucoup dans le milieu s'accordent à dire que ces mesures demeurent insuffisantes eu égard aux nombreuses lacunes qui existent encore dans les secteurs sanitaires de la wilaya qui ont besoin d'un apport humain et matériel considérable pour arriver à une prise en charge efficace de la mère et de l'enfant.