La cité des 500 logements sociaux est située au nord de Sétif, sur les anciens terrains de la ferraille. Sa construction remonte à la fin des années 1980. La cité a été vite cernée par de nombreuses cités promotionnelles . Y habiter, y vivre, est un véritable enfer pour beaucoup. L'état des lieux fait plus penser aux ghettos et aux bidonvilles qu'on a éradiqués et dont on a délogé les occupants pour les recaser en ces lieux. La cité-dortoir est plus une cité dépotoir qu'autre chose. Les ordures font du vol plané et de la chute libre à longueur d'année. Des montagnes de déchets constituent un terrain de jeu pour les enfants. Les routes et les allées pourraient servir de parfait décor pour une séquence de bombardement dans un film de guerre. Toutes les entreprises et tous les habitants qui font des travaux dans la cité laissent leurs trous et leurs gravats et ne reviennent plus. En hiver, quand il pleut, le lieu se transforme en marécage, et les gens y pataugent. Le ravalement des façades et les travaux entrepris par la collectivité pour essayer de donner un semblant d'humanisme à ces bâtiments n'ont rien changé. Une fois les ouvriers partis, les accessoires installés (par exemple, les interrupteurs des minuteries) disparaissent, les murs et cages d'escaliers peints de frais, retrouvent les graffitis qui les « ornaient ». Selon certains locataires de la cité des 500 logements, l'élevage de chiens, de poules et autres bestiaux se fait dans les appartements même. Le pain rassis sèche au soleil et décore les espaces encore disponibles. Le banditisme et la délinquance sont monnaie courante ; le trafic et la consommation de drogue se pratiquent au su et au vu de tous, les dealers seraient bien connus et personne ne les dérange. Il en est tout autant pour les boissons alcoolisées, les barbituriques, les tubes de colle à sniffer. Des lieux de débauche, des maisons de rendez-vous auraient pignon sur rue. La violence est maîtresse des lieux. Les bagarres sont quasi quotidiennes, même les écoliers du primaire se battent à l'arme blanche. La présence d'un arrondissement de police n'y change rien, toujours d'après les résidents de la cité, les policiers s'enferment dans leurs locaux dès la tombée de la nuit. Près du CEM fleurissent un bar et une fumerie à ciel ouvert, et dès les premières heures de l'après-midi, les jeunes oisifs ne se gênent pas pour prendre à partie les collégiens, avec des jets de pierres, des insultes et autres « amabilités ». Vu le nombre des habitants des cités environnantes, si l'on note la construction d'un stade, un centre de santé y est nécessaire, ainsi qu'une agence postale, et pourquoi pas, un centre de loisirs. On n'oubliera pas de signaler le danger que représentent les véhicules de tous gabarits et les bus de la ligne 4, d'autant plus que la signalisation routière n'existe pas et qu'il n'y a pas d'agents de la circulation.