Les opérations de cession totale ou partielle ont rapporté 33,6 milliards de dinars au Trésor public. C'est ce qui ressort du bilan que le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, va présenter devant l'APN, le 22 mai. Près de 142 opérations ont été réalisées jusqu'à présent dans le cadre du processus de privatisation. Le document précise que 117 opérations de cession totale d'actif d'entreprises publiques ont été réalisées. On compte parmi ces entités seize briqueteries, six unités d'eau minérale et six unités d'industrie agroalimentaire. Il est également souligné que 25 opérations de partenariat par cession partielle d'actif d'entreprises publiques, dont 17 avec des opérateurs étrangers, ont été conclues. Les Français et à un degré moindre les Espagnols et les Arabes, indique-t-on, se taillent la part du lion. La reprise par les salariés a concerné 32 unités. Les repreneurs, toutes opérations confondues, se sont engagés à reprendre l'endettement de ces entreprises publiques, dont le montant est évalué à 16,4 milliards de dinars. Le chef de l'Exécutif semble particulièrement satisfait de la préservation des postes d'emploi, au nombre de 8878. Dans la même foulée, il est rapporté que 5500 nouveaux emplois seront créés à la faveur de ces cessions. Les contrats signés avec les repreneurs et les partenaires prévoient de nouveaux investissements qui devraient atteindre le milliard de dollars. Il convient de rappeler que dans le cadre du processus de privatisation, quelque 1200 entreprises sont en quête d'acquéreurs et de partenaires depuis quelques mois. Le bilan d'Ahmed Ouyahia relève, un peu plus loin, que « l'année 2004 a vu la réalisation d'un important volume d'investissement, qui, en incluant les dépenses de l'Etat, a totalisé 1175,4 milliards de dinars, soit l'équivalent de 15,672 milliards de dollars ». L'investissement privé, en dehors de l'agriculture, totalise, à lui seul, un peu plus de 190 milliards de de dinars, contre 305,6 milliards de dinars entre 1999 et 2003. L'on s'attend à une augmentation substantielle du volume des investissements avec la mise en œuvre du plan quinquennal pour la consolidation de la croissance économique. Dans le secteur de l'agriculture, le bilan met en exergue « une activité soutenue » qui s'est traduite par une production de 40 millions de quintaux de céréales, 56 millions de quintaux de maraîchages et près de 2 milliards de litres de lait. Ces résultats ont été réalisés nonobstant l'invasion acridienne qui a failli compromettre la saison agricole. Un dispositif national a été mis en place pour lutter contre ce fléau, qui a permis le traitement d'une superficie de 4,5 millions d'hectares. L'Etat y a consacré 20 milliards de dinars. Sur le plan macroéconomique, le chef du gouvernement rappelle qu'en 2004, la croissance a atteint 5,2%. L'exercice précédent a également été marqué par une hausse de 16% du produit intérieur brut (PIB), qui était de l'ordre de 85 milliards de dollars. Le chef du gouvernement se félicité aussi du fait que la dette extérieure ait été ramenée de 23,2 milliards de dollars en 2003 à 21,4 milliards de dollars en 2004. Elle devrait se réduire encore plus vite durant les prochaines années, selon le chef de l'Exécutif, et ce, « grâce à la décision de financer l'économie et le développement par les ressources nationales et de renoncer aux emprunts extérieurs (...), sauf pour les crédits concessionnels à long terme et à des taux particulièrement favorables ». L'Algérie a eu recours à des emprunts extérieurs pour une valeur de 7 milliards de dollars entre 2000 et 2004. Avec de telles performances, le cadre macroéconomique s'est stabilisé, selon le chef du gouvernement.