Chiffres à l'appui, tous les secteurs d'activité sont passés au crible. La déclaration de politique générale que présentera le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, devant l'APN dimanche prochain, dresse un bilan «des plus positifs» de l'année 2004. Tous les secteurs d'activité sont passés au crible, chiffres à l'appui sur les différents chantiers engagés durant l'année 2004. Au plan politique, l'accent a été mis sur le volet sécuritaire avec une poursuite accrue de l'éradication du terrorisme grâce à l'engagement des forces nationales de sécurité auxquelles il a été rendu un grand hommage. Néanmoins, cette lutte n'est rendue effective que grâce au rejet total de ce fléau par la population qui «mesure l'importance des ouvertures déjà faites à travers la politique de la concorde civile, la réconciliation nationale et elle est appelée prochainement à se prononcer sur l'initiative du chef de l'Etat portant sur l'amnistie». En effet, le projet présidentiel repose, selon le document, sur un triptyque indissociable à savoir une lutte «sans relâche ni hésitation» contre le terrorisme, un engagement résolu pour «la concrétisation de la réconciliation nationale» dans toutes ses dimensions et une future initiative d'amnistie pour «faire cesser la tragédie nationale et cicatriser les plaies». Dès lors, pour Ahmed Ouyahia, soutenir la démarche présidentielle «c'est la soutenir dans tous ces volets, y compris par la condamnation du terrorisme et l'appui à la lutte qui lui est livrée». Néanmoins, «la vigilance doit être toujours de mise pour barrer la voie aux résidus terroristes» note encore le document. De l'Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia attend une grande contribution au renforcement de la stabilité et du pluralisme politique dans le pays. Dans ce sens, le dénouement de la crise de Kabylie est «venu répondre aux efforts inlassables du président de la République». Ainsi le dialogue initié par le chef de l'Etat a abouti à un accord pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, mais il reste à le parachever. Le même constat reste valable pour la consolidation de l'Etat de droit en dépit des résultats positifs enregistrés. Pour cela, le gouvernement insiste auprès des différentes administrations publiques pour qu'elles soient à l'écoute du citoyen. Afin de rétablir l'Etat de droit dans toute sa signification, le gouvernement «s'engage à renforcer la lutte contre les fléaux sociaux et les violations des lois de la République». Le retour de l'Algérie sur la scène internationale avec la tenue et le succès du 17e sommet de la Ligue des Etats arabes est enregistré. Au plan économique, la grande satisfaction du gouvernement a trait au succès de l'opération de privatisation. «La privatisation et le partenariat ont connu une dynamique nouvelle avec des capitaux nationaux ou étrangers, totalisant 142 cessions totales ou partielles» note le document. 25 opérations de privatisation partielle d'actifs d'entreprises publiques ont été réalisées. 17 l'ont été avec des partenaires européens (8 français et 6 espagnols), six avec des opérateurs arabes, une avec un partenaire asiatique et une avec un privé national, alors que 117 opérations de privatisation totale d'entreprises publiques ont été effectuées. Les opérations de cession totale ou partielle ont rapporté 33,6 milliards de dinars au Trésor public. Au chapitre de la croissance économique, le document souligne que cette dernière a présenté un fléchissement par rapport au niveau de 6,8% atteint en 2003 pour descendre à 5,2% en 2004. Néanmoins en dépit de l'augmentation de la dépense publique d'équipement, et malgré les hausses des salaires, «l'inflation a été maintenue à 3,6%» se réjouit Ahmed Ouyahia. Tous ces acquis sont appelés à être renforcés d'autant que la balance commerciale a dégagé un solde positif de 13,4 milliards de dollars et que la dette extérieure est ramenée à 21,4 milliards de dollars. Elle devrait se réduire encore plus vite durant les prochaines années, selon le chef de l'Exécutif, et ce, «grâce à la décision de financer l'économie et le développement par les ressources nationales et de renoncer aux emprunts extérieurs (...), sauf pour les crédits concessionnels à long terme et à des taux particulièrement favorables». Avec de telles performances, le cadre macroéconomique s'est stabilisé, selon le chef du gouvernement. Ainsi la poursuite et la consolidation de la croissance économique et du développement ont été accompagnées d'un renforcement du développement humain dans le pays. Ce développement se traduit par une meilleure prise en charge des secteurs de l'éducation, de la santé, de l'habitat, de la formation professionnelle ainsi que l'amélioration des conditions de vie des citoyens. «Les résultats atteints en 2004 n'auront certainement pas résolu tous les problèmes des Algériens ni été à la mesure des attentes et des aspirations du peuple», se désole Ahmed Ouyahia qui lance un appel pour que l'Algérie toute entière fasse «écho aux appels répétés de Abdelaziz Bouteflika à promouvoir les vertus du travail, l'esprit civique et l'Etat de droit». En cela, «l'enjeu n'est rien moins que notre avenir collectif national» conclut le chef du gouvernement.