On ne parle plus, désormais, de violence en milieu scolaire mais plutôt d'un phénomène d'insécurité qui prend des proportions graves et commence à inquiéter sérieusement les parents d'élèves. Ceux-ci par le biais de leur association n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme, après la multiplication constatée des cas d'agression, d'usage d'armes blanches et de consommation de drogue dans l'enceinte même des établissements scolaires. Après l'assassinat, depuis deux ans, d'un élève à l'intérieur du CEM de la cité Zaouèche, un quartier à haut risque, les faits, qui alimentent désormais la chronique dans le secteur éducatif, semblent toucher même des lieux jusque-là épargnés. D'après les chiffres communiqués par un représentant de la sûreté de wilaya lors d'une rencontre organisée par la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Constantine, il s'avère que 68 arrestations ont été recensées au cours des quatre premiers mois de cette année, opérées contre des délinquants pour port d'arme blanche, agressions et commercialisation de produits prohibés à proximité des établissements scolaires. Un chiffre qui ne reflète guère l'ampleur des dégâts, en dépit des efforts déployés par les services de sécurité. Des cas d'agression sont perpétrés quotidiennement dans l'impunité totale contre des élèves, des gardiens et même des directeurs et des enseignants, victimes de menaces et d'offenses proférées par des marginaux sous l'effet de la drogue. Le fait le plus révélateur demeure celui du CEM Ibn Khaldoun dans la cité du 5 Juillet, connue pour être un lieu sans problème. Selon un membre de l'association des parents d'élèves, l'établissement qui a perdu une partie de sa clôture est devenu le lieu préféré de rencontres pour des délinquants qui viennent s'y installer pour consommer la drogue et les boissons alcooliques en toute quiétude. Cet état de fait, qui dure depuis des semaines au vu et au su même des services de la direction de l'éducation, n'a pas manqué de soulever l'indignation du représentant de la sûreté de wilaya qui annoncera devant l'assistance la mise sous contrôle de l'établissement qui ne dispose même pas d'une ligne téléphonique, selon l'association des parents d'élèves. Nombreux sont les collèges et les lycées qui se trouvent dans de pareilles situations. Des parents avouent qu'ils ont été dans l'obligation de mettre fin à la scolarité de leurs filles à cause de l'insécurité. Dans certains quartiers populeux comme ceux des Frères Abbes (Oued El Had), Boudraâ Salah, Ben Chergui, le 4e Kilomètre et autres, les parents d'élèves réclament une présence assidue des patrouilles de police pour protéger les écoliers contre des marginaux, ne serait-ce que durant les heures de pointe, sachant qu'il demeure impossible de mobiliser des agents permanents pour 48 lycées et 350 collèges dont certains se trouvent dans des régions éloignées. Alors que le fléau, devenu une affaire de société, est en passe d'être de plus en plus difficile à maîtriser, il est temps que toutes les parties s'impliquent pour éviter un irrémédiable débordement.