Dans le cadre du programme du 6e Festival culturel européen en Algérie, la musique hongroise a été à l'honneur, jeudi soir, à la salle Ibn Zeydoun avec la brillante prestation du groupe Muzsikàs et la chanteuse Mària Sebestyén. C'est à 19 h passées que Son Excellence l'ambassadeur d'Hongrie annonce le commencement du spectacle. Comme le veut la tradition et surtout le protocole, il fera un bref discours dans lequel il vantera les mérites du groupe Muzsikàs. « C'est un des meilleurs groupes que recèle la Hongrie. C'est une musique qui ne se raconte pas mais qui s'écoute », dit-il en s'éclipsant. Le trio fait son entrée sur scène sous des salves d'applaudissements. Debout avec leurs instruments en main (deux violons et une contrebasse), ils présenteront le répertoire d'un des plus prestigieux musiciens hongrois, à savoir Bélà Bartok, décédé en 1945. Ce dernier est réputé pour avoir parcouru les campagnes d'Hongrie et de Transylvanie pour recueillir les danses et les chants paysans. Il a collecté et édité ainsi des milliers de thèmes du folklore hongrois, fonds où il a puisé des éléments pour ses propres œuvres. Sans jamais céder au folklorique, Bartok est parvenu à partir de cette source authentiquement populaire à édifier une œuvre d'un style à la fois âpre et puissant. Ainsi le groupe Muzsikàs a invité plus d'un à des ballades à travers la Hongrie profonde. De sa suave et mielleuse voix, la célèbre chanteuse Mària Sebestyén a présenté de belles ballades populaires évoquant l'amour et la tristesse. Elle gratifiera l'assistance d'une très belle imitation de la cornemuse, un instrument rare en Hongrie. Le quatuor s'est surpassé en talent et en énergie. Ils ont offert un bouquet musical populaire hongrois mais ont également joué de la musique classique et celtique. L'ensemble Muzsikàs a fait plusieurs fois le tour du monde. Il se produit de plus en plus souvent ensemble avec des orchestres philharmoniques, comme ce fut le cas tout dernièrement dans le cadre de l'Année culturelle hongroise en Grande-Bretagne, en présentant un concert Bartok avec l'orchestre symphonique écossais. L'œuvre de Mària Sebestyén a été récompensée en 1999 par le prix Kossuth, la plus prestigieuse distinction en Hongrie.