Réussir haut la main tout parcours professionnel, surtout si ce dernier s'adapte harmonieusement à la vocation et aux penchants innés que l'on recèle, pour atterrir, en fin de compte, dans les bras d'une retraite paisible que l'on a amplement méritée, est un challenge qui requiert une volonté à toute épreuve, une pugnacité affirmée et un concours de circonstances favorables. Veinard, le poète de Mila, Boutefnouchet l'est peut-être, mais cela n'enlève rien à son mérite et aux hauts faits qui ont jalonné ses 32 années de dévoués et prestigieux services comme instituteur dans une école primaire de la région. Un métier auquel il a voué une passion et un amour à la limite du sacerdoce et qu'il entama en 1966, alors qu'il n'avait que 19 ans En 1998, Naâmane se sentit une autre jeunesse et, à la faveur d'une retraite sereine, fit ses premiers balbutiements dans la poésie. Le récipiendaire de Milev est depuis lors on ne peut plus comblé. Il évoque alternativement dans un recueil de poésies savoureuses qu'il s'apprête à publier, « Les mères au foyer », « La famille », « Les métiers d'autrefois », « L'enfance », « La nature » et « Le rejet de la violence ». Dans un poème intitulé Les institutions de jadis, il parlera avec une pointe d'émotion et de nostalgie de l'ancienne école, véritable berceau du savoir et de lumière. Affable, courtois, humble et délicat, Boutefnouchet, à la rime mélodieuse et aux écrits expressifs et généreux, se lamente langoureusement dans un autre poème Ma ville sur Mila qui s'est émoussée et a perdu de sa verve et de sa bonhomie légendaires. Rien que pour son engagement indéfectible pour la cause noble qu'est l'enseignement et l'éducation, le poète mérite égards et encouragements.