Tout porte à croire que les enseignants et travailleurs du secteur de l'éducation de la wilaya de M'sila, bernés des années durant par des voix qui se sont élevées çà et là pour mettre un terme à l'incurie sévissant dans la gestion des œuvres sociales sans y parvenir, semblent avoir trouvé le moyen d'en découdre avec cette commission en adhérant massivement à l'initiative du bureau de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) de la wilaya de M'sila. Lequel à travers le document mis à la disposition des travailleurs et enseignants, qui ont eu à s'engager pour l'ouverture d'une enquête judiciaire, « va avoir toute latitude d'ester cette commission en justice pour les méfaits qu'elle a causés en toute impunité à toutes les catégories de travailleurs », nous dira, M. Chouia, coordinateur du bureau de l'UNPEF. Lors de notre passage, jeudi après-midi, au bureau de l'UNPEF (rue de la Palestine), il y avait une certaine effervescence, dénotant l'importance de l'événement qui se profile pour le début de semaine. L'excitation se lisait sur le visage des enseignants rencontrés sur les lieux à l'idée, disent-ils, que cette commission va être traînée devant les tribunaux. A ce jour, nous dira la coordinateur de l'UNPEF, on a collecté 300 formulaires des seules villes de M'sila et de Bou Saâda et on table en ce début de semaine sur au moins 500 formulaires. « Lesquels, a précisé, M. Chouia, sont en fait des demandes individuelles adressées au procureur de la République, sollicitant l'ouverture d'une enquête sur la gestion des œuvres sociales. » Et d'ajouter : « Dès lors qu'on aura le nombre, on mise sur samedi. Le bureau de l'UNPEF se chargera aussitôt du dépôt de plainte au nom des enseignants et travailleurs au niveau du procureur général près de la cour de M'sila. » Plusieurs griefs sont reprochés à cette commission, entre autres, celui ayant trait à la surfacturation des cartables au prix de 2500 DA, alors que le prix réel ne dépasse pas les 400 DA, lit-on dans ce formulaire (voir El Watan du 23 septembre 2004). Les autres griefs, nous dira M. Chouia, reprochés à cette commission s'articulent autour des infractions aux textes et règlements régissant le fonctionnement de cette commission. Laquelle, dira-t-il, a été installée en 1995, sans aucune consultation des concernés et faisant fi des trois années pour son renouvellement. La commission a continué à fonctionner sans changer et ce depuis 10 ans. Cette commission, a-t-il soutenu, qui est composée exclusivement d'éléments de l'UGTA, pratique un ignoble chantage exigeant l'adhésion à leur organisation en contrepartie de dérisoires avantages sociaux. Explicitant le comportement mafieux de cette commission, il a été soutenu qu'on refuse de rembourser la différence des prêts consentis quand les ponctions sur salaire ont largement dépassé le montant des prêts. D'autres griefs ont été relevés et ont trait, nous dit-on, à la discrimination dans l'octroi des avantages sociaux, où le plus souvent, ce sont des étrangers au secteur qui sont prioritaires. Colonies de vacances et excursions sont plus destinées aux étrangers qu'aux enfants des enseignants et travailleurs du secteur. Ce mouvement de protestation, contre les dépassements de la commission des œuvres sociales, largement suivi, selon des promoteurs, sera-t-il le prélude de la fin d'une époque ; on croit savoir, par ailleurs, que le wali de M'sila aurait déposé plainte contre cette commission des œuvres sociales de l'éducation.